Une association en banlieue parisienne a récemment pris la forme d’une épicerie où les participants tentent de consommer différemment, à moindre coût et en entretenant une vocation pédagogique. Cette initiative se trouve dans une zone très urbanisée où, comme dans tout espace citadin, la grande distribution détient le monopole de l’alimentation.
Nous voici rue de la ferme à St-Denis en banlieue parisienne, au rez-de-chaussée d’un immeuble où se trouve une épicerie d’un nouveau genre : une épicerie coopérative inaugurée le samedi 16 mai 2015. Cette petite épicerie a été baptisée Diony Coop (les habitants de St-Denis sont les Dionysiens).
Diony Coop est né d’un mouvement de militants en faveur de l’éducation populaire, désirant sensibiliser la population aux pratiques alternatives de consommation. Cette action est issue à la fois d’une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) du nom de Court-Circuit et de Dionyversité, une université populaire.
La principale caractéristique de cette épicerie : elle est autogérée par les clients eux-mêmes, adhérant bénévoles de l’association. On les qualifie alors de « coopérateurs ».
Pour être actif et profiter des avantages de Diony Coop, le principe est le suivant : l’adhérent fait une avance d’argent qui servira plus tard à l’achat de produits dans la boutique. De plus, il doit s’engager à assurer une participation occasionnelle dans l’association, par exemple se trouver parfois de permanence dans la boutique aux heures d’ouverture. L’adhérent participe légèrement, lors de son inscription, aux frais financiers relatifs au loyer, à l’entretien des locaux, à l’assurance ou encore aux factures énergétiques (électricité, eau, gaz).
« Ce ne sont pas du tout les prix que nous connaissons habituellement ailleurs. Il faut dire que les prix sont… à prix coutant, il n’y a pas de marges, puisqu’on est tous bénévoles ici… » explique une « cliente » interrogée par l’Alter JT du 8 juin 2015.
Les adhérents bénéficient d’un prix sur des produits de meilleure qualité que ceux que l’on trouve généralement dans les supermarchés discount qui pullulent à St-Denis, ces derniers ciblant clairement une population défavorisée vivant dans plusieurs cités. Diony Coop propose ici une alternative aux enseignes de la grande distribution.
Pour l’instant, l’épicerie n’ouvre que deux jours par semaine, les lundis (18 h-21 h) et samedis (10 h 30-13 h30). Afin que celle-ci tourne à plein régime, il lui faut environ 250 adhérents, un chiffre pas encore atteint, mais qui devrait l’être selon les bénévoles. De plus, il semble que, bien que les produits vendus dans l’épicerie soient à prix coutant, la diminution des prix varie d’un produit à l’autre, une inégalité visible par exemple avec des produits de la marque Bio Coop.
Quoi qu’il en soit, pour les bénévoles, la présence d’une telle épicerie est quelque chose de très positif dans cet environnement entièrement urbain et cerné par les enseignes de grande distribution. Ainsi, Diony Coop reste compétitif et propose des produits de qualité, en valorisant des valeurs telles que « le partage et le bien-être », selon une seconde bénévole questionnée.
Ce type d’épicerie associative pourrait jouer un rôle pédagogique envers la population, quant à la possibilité de consommer de manière alternative. Un espoir est porté par l’ensemble des militants : celui de voir cette initiative faire boule de neige et inquiéter les grands magasins.
Sources : Alter JT — Le Parisien