Un nouveau projet de loi a été porté devant l’Assemblée nationale le 25 juillet 2018. Dans celui-ci, on peut lire la volonté de plusieurs députés à remplacer les bouteilles en plastique par des bouteilles en verre d’ici 2030. Ce projet est intéressant, mais il pose néanmoins un problème de taille…
Une volonté louable de l’Assemblée nationale
En effet, on peut dire que ce projet a le mérite d’exister et de rechercher des solutions quant à la surexploitation du pétrole, la pollution et les soucis de santé.
Dans la proposition de loi, le député Michel Vialay met en avant plusieurs arguments :
Le verre est plus sain que le plastique
Plusieurs études tendent à prouver que l’eau en bouteilles contient davantage de perturbateurs endocriniens que l’eau des nappes phréatiques ou des rivières. La raison serait que le matériel plastifiant des bouteilles contient lui aussi ces perturbateurs en plus de ceux présents dans l’eau.
Le gouvernement précédent réfutait cet argument en s’appuyant sur un rapport de l’ANSES de 2013. L’une des conclusions du rapport était : « le BPA n’a été détecté dans aucune des 50 eaux conditionnées dans des bouteilles en PET ».
Le BPA fait référence au bisphénol A. Il s’agit d’un composé organique jugé nocif.
PET fait quant à lui référence au polyéthylène téréphtalate. Il s’agit du matériau utilisé pour faire les bouteilles en plastique.
La création d’emplois en France
Contrairement aux bouteilles en verre, la résine qui sert à faire le plastique des bouteilles est majoritairement produite en dehors de la France. Selon ce député, les bouteilles en verre assureraient ainsi « des emplois non-délocalisables ». Cela permettrait aussi de regagner une partie de notre indépendance vis-à-vis de nos fournisseurs.
Les arguments écologiques
Lors de sa déclaration, Michel Valay a également mis en avant la réduction de la pollution des océans et de notre environnement grâce à de telles mesures.
Comment ferions-nous pour nous débarrasser des bouteilles en verre ?
Le projet de loi prévoit aussi de remettre au goût du jour le système de consigne. Quand on achète de l’eau, on paierait l’eau et le prix de la bouteille. Lors du prochain achat, il suffirait alors de rapporter les contenants en magasin, ce qui permettrait de récupérer le prix de la bouteille.
Le système de consigne est déjà utilisé par l’Allemagne. Cependant, ce système concerne les bouteilles en plastique.
Les problèmes que pose ce projet de loi
Le principal problème concerne les matières premières nécessaires à la fabrication du verre. Le verre est fabriqué à partir de sable, or celui-ci est l’une des ressources les plus surexploitées de la planète à l’heure actuelle.
Pourquoi le sable pose-t-il problème ?
Le seul sable qui peut être utilisé est le sable des plages ou des rivières. On ne peut pas utiliser le sable du désert par exemple. De nombreux pays sont déjà en pénurie et ont stoppé toute exportation. Par exemple, le Viêtnam a fourni du sable pour l’accroissement de la ville-état Singapour et ne peut plus subvenir à ses propres besoins aujourd’hui.
De plus, plusieurs agences de sécurité sur toute la planète rapportent l’existence d’une mafia du sable. À titre d’exemple, en Amérique centrale, une plage de 400 mètres de long a disparu en une nuit. En Afrique, plus d’une centaine de personnes ont été arrêtées pour trafic de sable.
Remplacer les bouteilles en plastique reste quand même une bonne idée
Partout sur la planète, des start-up écologiques créent des modèles en matériau renouvelable, comme au Japon où une bouteille réutilisable en bambou a vu le jour. En France, ce sont des bouteilles en sucre biodégradable qui ont vu le jour.
Source : Projet de loi
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