Un projet de culture maraichère combinée à un élevage de poisson a été lancé dernièrement dans la capitale allemande. Les deux jeunes à l’origine du concept veulent l’étendre à d’autres villes outre-Rhin.
Direction le quartier de Tempelhof à Berlin, à proximité de l’aéroport de Berlin-Tempelhof fermé depuis 2008 et converti en un immense parc urbain depuis 2010. À quelques 500 mètres de là se trouve la « Malzfabrik Schöneberg », une friche industrielle classée en Allemagne en tant que patrimoine à préserver, ayant fait parti du complexe industriel « Tempelhof-Schöneberg ». Cette ancienne usine était une malterie qui fournissait les brasseries industrielles jusqu’en 1996.
« De superbes poissons, farcis aux légumes et aux fines herbes – une merveille. Christian Echternacht et Nicolas Leschke ont l’habitude d’être félicités pour leurs poissons berlinois. » Sabine Hölper, Der Tagesspiegel Berlin (3 novembre 2014).
La Malzfabrik accueille un restaurant en terrasse, le « Oberstübchen », se traduisant par « étage supérieur », un établissement ouvert par deux jeunes Allemands désirant en faire une franchise en Allemagne. Ces derniers sont également fondateurs de la société Efficient City Farming Farmsystems, développant des projets relatifs à la production de légumes et de poissons en milieu urbain.
Ici, les convives dégustent des produits de l’agriculture biologique cultivés et élaborés sur place. Pour 20 €, il est possible de parrainer une perche, poisson frais dont la dégustation se fait chaque fin d’année.
« Notre but, c’est de fournir aux citadins des aliments produits dans une optique de développement durable, tout près de chez eux », explique Nicolas Leschke.
Efficient City Farming Farmsystems mise donc sur des projets de fermes biologiques urbaines. L’accent est mis sur la rentabilité, l’économie en eau, ainsi que l’absence de pesticides ou d’engrais chimiques. Ce genre de concept qui investit des toits d’immeubles et des friches s’inscrit dans le respect du développement durable.
Le système utilise l’aquaponie, une combinaison de l’aquaculture et de l’hydroponie (agriculture hors-sol). Il s’agit d’un circuit fermé mettant en lien les poissons et les végétaux : les excréments des poissons fertilisent naturellement les légumes (nutriments), ces derniers jouant le rôle de station d’épuration.
L’approche est écologique, économique et pointe certains des problèmes liés au système agroalimentaire actuel. La coût en eau est terrible : 70% de l’eau douce dans le monde sert à l’agriculture, la transformation des aliments, le transport et la chaine du froid. À savoir que ces activités sont responsables de 17 et 35 % des émissions de GES. La surpêche est aussi pointée du doigt, car près de 85% des océans en sont déjà victimes.
Sources : Courrier International – Der Tagesspiegel Berlin – ECF Farmsystems