L’inventeur de la capsule à café regrette l’impact environnemental de son invention

Le marché des capsules à café est toujours en pleine expansion. Boosté par Nespresso et son fameux « What Else », le marché du petit noir a de beaux jours devant lui. Si plus de 8 milliards de dosettes en aluminium sont vendues chaque année dans le monde, seule une capsule sur cinq est recyclée. Un chiffre inquiétant qui pousse les différents acteurs du marché à proposer des solutions efficaces afin de limiter l’impact des capsules sur l’environnement. L’inventeur de la capsule de café lui-même regrette l’impact environnemental qu’à son invention.

Les chiffres clés du café

Le café est la matière agricole la plus échangée dans le monde, la seconde matière première en valeur après le pétrole (8,7 millions de tonnes par an). On estime à vingt millions, le nombre de personnes qui vivraient de cette production, en majorité dans des exploitations familiales (moins de 10 hectares). Le magazine Que choisir affirme que 40 % des foyers français sont déjà équipés de machines à café utilisant des capsules. Et il se vend 500 millions de capsules chaque année en France.

Les dosettes de café représenteraient un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros dans l’hexagone. Nespresso domine le marché avec près de 85% des parts. En effet, les ventes des dosettes Nestlé explosent depuis une décennie (George Clooney y est sans doute pour quelque chose) et les ventes de ses machines à expresso ont elles été multipliées par 1,5 (787 000 machines en 2012).

Les capsules en aluminium représentent 40 000 tonnes de déchets annuels

Derrière les milliards de dosettes vendues, reste l’épineuse question de l’impact environnemental des capsules et de leur recyclage. Dans une interview récente accordée à The Atlantic, John Sylvan, l’inventeur de la capsule K-cup, avoue être toujours surpris par l’engouement mais « regrette l’impact environnemental de son invention« . Selon une étude de Nestlé réalisée en 2011, plus de 8 milliards de dosettes sont vendues chaque année dont la moitié provient du géant suisse, ce qui représente plus de 40 000 tonnes de déchets annuels. L’équivalent de quatre Tour Eiffel de dosettes par an ! Mises bout à bout, les capsules produites chaque année par le leader de ce secteur (Keurig) permettraient de faire plusieurs fois le tour de la Terre.

Nespresso justifie l’utilisation de capsules en aluminium car c’est le matériau le plus adapté pour conserver les arômes et les qualités gustatives du café. Consciente de son impact sur la planète, l’entreprise a mis en place une filiale de recyclage depuis 2008 : « L’aluminium est très impactant en terme d’énergie et d’eau pour le produire à partir du minerai, mais il se recycle extrêmement bien, à condition de le récupérer« , fait remarquer Christophe Alliot.

En mai 2013, dans un documentaire diffusé sur France 5, un employé de la marque précisait que seule une capsule sur cinq était recyclée et deux mille tonnes d’aluminium revendues dans des fonderies.

Des solutions alternatives existent 

Le blé, la pomme de terre ou le maïs sont les matières premières utilisées pour la fabrication de nouveaux plastiques écologiques. Un nouvel emballage qui prépare l’après-pétrole. En France, des producteurs regroupés en coopérative vendent leur maïs à une usine qui le transforme en bioplastique. Franck Laborde, agriculteur, nous explique : « Le maïs est destiné à l’alimentation animale, mais aussi à la fabrication de bioplastique, il représente 10% de ma production. Les granulés fabriqués à partir de céréales permettent de fabriquer des capsules biodégradables« .

Résultat : adieu l’aluminium et place à des capsules entièrement végétales destinées aux industriels du marché du café.

Source : Bastamag