D’après une étude de l’ONG Oxfam, les 1 % les plus riches détiennent désormais 50,1 % du patrimoine mondial, les 62 milliardaires les plus riches possédants autant que la moitié la plus pauvre de la planète, soit 3,6 milliards d’individus.
À l’approche de la 46e édition du Forum économique mondial qui se tiendra à Davos, en Suisse, du 20 au 23 janvier prochain, l’ONG britannique Oxfam a publié les résultats inquiétants d’une étude sur la répartition des richesses dans le monde. « L’écart entre la frange la plus riche et le reste de la population s’est creusé de façon spectaculaire au cours des douze derniers mois », résume Oxfam. Selon l’ONG, 62 personnes sur Terre (dont seulement 9 femmes) possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population en 2015. À titre comparatif, en 2010, 388 individus possédaient à eux seuls autant que 3,5 milliards de personnes. L’ONG nous montre également que la richesse des 50 % les plus pauvres a diminué de 41 % en 5 ans pendant la fortune des plus riches a augmenté de 44 %.
Si le XXe siècle fut une période plutôt favorable à la réduction des inégalités, la courbe s’est complètement inversée depuis 15 ans. « Depuis le début du XXIe siècle, la moitié la plus pauvre de l’humanité a bénéficié de moins d’1 % de l’augmentation totale des richesses mondiales, alors que les 1 % les plus riches se sont partagés la moitié de cette hausse » explique Oxfam. La France n’échapperait pas à cette tendance puisque les 10 % les plus riches ont accaparé 54 % de l’augmentation des richesses entre 2000 et 2015.
Dans son étude, Oxfam tente d’apporter des solutions et pointe notamment du doigt les paradis fiscaux qui assurent que les richesses restent hors de portée des citoyens ordinaires. Les dernières estimations faisaient état de 7 600 milliards d’euros de richesses personnelles actuellement détenus sur des comptes offshores. Si des impôts étaient prélevés sur les revenus que cette richesse procure, les États obtiendraient chaque année 190 milliards de dollars de plus, a calculé Gabriel Zucman, professeur adjoint à l’université de Californie, cité par Oxfam. »Nous devons interpeller les gouvernements, entreprises et élites économiques présents à Davos pour qu’ils s’engagent à mettre fin à l’ère des paradis fiscaux qui alimentent les inégalités mondiales et empêchent des centaines de millions de personnes de sortir de la pauvreté« , affirme Winnie Byanyima, la directrice générale d’Oxfam International, qui sera présente à Davos.
Sources : Oxfam, AFP