Les plaintes pour viols et agressions sexuelles augmentent, alors que les condamnations baissent

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Le ministère de l’Intérieur a récemment publié les données statistiques sur le nombre de plaintes pour viols et agressions sexuelles en France. Or, ces chiffres sont relatifs à une forte hausse des plaintes, mais le nombre de condamnations aurait chuté.

Des chiffres à nuancer

Emmanuelle Piet, présidente du collectif féministe contre le viol, s’est exprimée dans un article de France Info daté du 1er février 2019. Cette dernière a estimé que la « forte hausse » des plaintes pour viols et agressions sexuelles en 2018 « est un signe très positif, mais il faut le mettre en parallèle avec les statistiques du ministère de l’Intérieur ».

Pour rappel, cette hausse est de 17% pour les plaintes de viol et de 20% pour celles concernant les agressions sexuelles, mais les chiffres du ministère révélaient également « une baisse de 40% des condamnations pour viol entre 2009 et 2016 ». Cette situation interpelle évidemment après l’affaire Weinstein ayant éclaté en fin d’année 2017 et qui a eu un retentissement mondial. Rappelons également une étude menée en 2015 par des chercheurs français et québécois dont les résultats sont édifiants :  avec la certitude de ne pas être puni par la justice, un homme sur trois pourrait passer à l’action et violer une femme.

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Un portail en ligne insuffisant

Selon Emmanuelle Piet, la plateforme mise en place en France par le gouvernement en novembre 2018 pour signaler en ligne les violences sexuelles poserait question, car « on ne sait pas comment sont traitées les données qui figurent sur ce portail. » Par ailleurs, le contexte actuel à savoir une « période d’hyperactivité policière avec le terrorisme » ne serait pas favorable à l’éventuelle considération du viol comme étant une priorité.

Avocate au barreau de Paris, Caroline Mécary estime à propos de ce portail que signaler le fait que l’on ait été victime d’une violence n’est pas suffisant si après ce même signalement, la justice ne suit pas. Il est ici question de respecter l’État de droit en auditionnant la victime et faire une enquête.

L’intéressée émet de sérieux doutes sur la capacité de l’État à mener des actions concrètes. Selon Caroline Mécary, le budget alloué chaque année à Marlène Schiappa, Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, serait de 30 millions d’euros. Celui-ci serait insuffisant, ce que rappellent également les associations d’aide aux femmes victimes.

Sources : France Info – Les Inrocks

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