En Amazonie, un projet de voie ferrée menace les peuples indigènes

Une voie ferrée gigantesque à travers l’Amazonie qui relierait les côtes atlantiques et pacifiques. Voici le nouveau projet très controversé mené par le gouvernement chinois qui menace les territoires des peuples indigènes ainsi que la biodiversité en Amazonie.

Le premier ministre chinois s’est rendu en Amérique du Sud en mai dernier afin de signer les premiers accords visant à la construction d’une voie ferroviaire gigantesque de 5 300 km qui traverserait de nombreux territoires indigènes et des régions forestières du Pérou et du Brésil, riches en biodiversité. Ce qui n’est pour le moment qu’un simple tracé sur une carte pourrait rapidement se transformer en un énorme chantier à ciel ouvert, justifié par la facilité du transport de marchandises, mais aussi l’accès aux ressources naturelles.

En 1980, un projet similaire avait vu le jour au nord-est de l’Amazonie brésilienne. La voie ferrée de Carajás, longue de 900 kilomètres, avait eu des conséquences dramatiques sur les tribus indigènes et la biodiversité. Chassés violemment de leurs terres pour l’exploitation du bois et l’élevage et victimes de maladies introduites par les colons, les tribus voyaient leur nombre se réduire et leur habitat naturel dévasté, notamment la tribu Awa, considérée comme le groupe le plus menacé au monde. 30 % de leur territoire a disparu à cause de la déforestation et les bûcherons illégaux continuent encore aujourd’hui, en toute impunité, de couper des arbres, obligeant certaines tribus à fuir la région.

Interrogé au sujet de la voie ferrée transamazonienne et des dangers qui menacent les indigènes, Ninawá Kaxinawá, un leader indien, explique : « Cette voie ferrée est meurtrière, elle menace notre peuple. Pour nous les Indiens et pour nos frères des tribus isolées, ce projet représente un danger mortel qui détruira nos forêts et nos vies! »

Dans cette course au développement, certains s’enrichissent pendant que d’autres sont mis de côté pour le simple fait de ne pas être « civilisé ». Des études montrent pourtant que les peuples indigènes sont les meilleurs gardiens de leur environnement, mais la pression semble cette fois trop forte et le projet devrait voir le jour sans la consultation des peuples indigènes.

Survival International, une ONG qui milite pour la défense des droits des peuples indigènes, appelle les responsables politiques à consulter les tribus lorsque ce type de projet les affecte. Pour Stephen Corry, « de tels projets n’entraînent rien d’autre que la spoliation des territoires indigènes et comme toujours ils sont menés au nom du progrès et du développement. Pendant des siècles les Indiens d’Amérique ont été sacrifiés sur l’autel du profit. Beaucoup ne survivraient pas aux attaques menées contre leurs vies et leurs terres. Pour les tribus isolées, cette voie ferrée mènera au génocide. »

Source : Survival France

– Crédits photo : © CIMI/Survival