Cette société propose de sauvegarder les tatouages des morts

Crédits : Save My Ink Forever

Une société américaine qui a imaginé un processus de séchage original offre un service peu banal. Les clients peuvent en effet demander à sauvegarder les tatouages de leurs proches défunts. Néanmoins, cette pratique n’est pas toujours en phase avec la législation.

Retirer et sécher une peau tatouée

Retirer un tatouage à une personne défunte afin de le conserver rappelle le scénario du film Tatoué (1968). Dans cette production, le célèbre peintre italien Modigliani a réalisé un tatouage sur le dos de Jean Gabin que Louis de Funès, un marchand d’art peu scrupuleux, tente de récupérer à tout prix. L’idée d’un commerce autour du tatouage post-mortem peut paraître morbide et dégoûtante, mais en réalité, cela existe bel et bien.

Dans l’Ohio (États-Unis), la société Save My Ink Forever propose par exemple à ses clients de sauvegarder un tatouage prélevé sur le corps de leurs défunts. Kyle Sherwood, le CEO de la société en question, a pris la parole pour un article de Vice News le 29 juin 2022 pour expliquer cette démarche. Il y explique que Save My Ink Forever a recours à un procédé gardé secret pour sécher la peau des morts, un peu comme pour la momification.

Lorsqu’un client désire sauvegarder le tatouage d’un proche, un thanatopracteur spécialisé découpe la peau autour de la région désirée. Ensuite, la société envoie la peau dans son laboratoire durant environ trois mois pour un traitement de séchage préservant la qualité du tatouage. Le résultat du traitement de Save My Ink Forever est un genre de parchemin organique tendu qui peut par exemple être placé dans un cadre.

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Crédits : Save My Ink Forever

Une pratique répréhensible ?

Outre les États-Unis, Save My Ink Forever a pour l’instant développé ses activités au Canada et au Royaume-Uni. Néanmoins, la pratique semble parfois en conflit avec la loi comme l’explique Tanya Marsh, professeure à l’École de la Loi de Californie également interrogée pour l’occasion. Cette experte des lois concernant les funérailles et les cimetières explique que les thanatopracteurs découpant la peau des défunts pourraient être poursuivis dans certains états.

Tanya Marsh est en faveur d’une flexibilité sur les activités de Save My Ink Forever, mais indique que la loi interdit de traiter le corps d’un défunt de manière irrespectueuse. Par ailleurs, les proches de ce même défunt pourraient également être inquiétés. Pour sa défense, la société explique faire attention aux lois en vigueur dans les régions où ce service est proposé et insiste pour obtenir l’accord de tous les proches des personnes à qui l’on retire la peau. Kyle Sherwood explique également que certains tatoueurs sont de véritables artistes. Or, ceux-ci voient leurs œuvres disparaître avec les défunts.