Le pianiste avait convié le Tout-Paris pour une représentation haute en couleurs et en émotions, alternant prouesses musicales et appels à la paix.
C’était la foule des grands jours, mercredi 20 septembre, devant le Théâtre des Champs-Elysées. A l’invitation du pianiste Omar Harfouch, les stars s’étaient toutes données rendez-vous sur le tapis rouge du théâtre parisien, où les attendait, en bon hôte de cérémonie, le virtuose lianais. L’évènement glamour et ultra-select de la rentrée, à n’en pas douter. Mais pour la bonne cause : la paix dans le monde, à laquelle Omar Harfouch avait dédié cette soirée mondaine comme le Concerto qu’il a lui-même composé et interprété sur scène.
Depuis plusieurs semaines, le Tout-Paris bruissait à l’approche d’un évènement que chacun pressentait unique, hors-norme, voire hollywoodien, à l’image de son initiateur. Alors que les murs de la capitale se couvraient d’affiches annonçant le concert d’Omar Harfouch, tout ce que les beaux quartiers comptent de vedettes et de grands de ce monde guettait, fébrile, la réception du précieux sésame ouvrant les portes du Théâtre des Champs-Elysées. Qui en serait ? De vieilles connaissances, de bons amis ou des ennemis jurés se retrouveraient-ils, le temps d’une soirée, assis côte à côte sur les fauteuils de velours rouge ? Et finalement, l’évènement serait-il le succès annoncé ou une simple soirée mondaine comme Paris en compte tant ?
Un défilé de stars
A en juger par l’électricité qui régnait, mercredi dernier, sur les trottoirs de l’avenue Montaigne, Omar Harfouch semblait en passe de remporter son pari. Près de deux heures avant le début de la représentation, c’est un véritable ballet de limousines qui s’est emparé de ce quartier cossu du 8e arrondissement, les invités triés sur le volet en sortant pour mieux prendre la pose, devant de nombreux photographes accrédités, en compagnie de l’hôte de la soirée. Homme de spectacle, Harfouch sait mieux que quiconque que le show est au moins autant en coulisse que sur scène et notre homme avait tout prévu pour immortaliser ce véritable défilé de vedettes. .
Car même en connaissant l’habilité du pianiste d’origine libanaise à frayer parmi le gotha, la liste de ses invités avait de quoi donner le tournis. Côté cinéma : Catherine Deneuve, JoeyStarr, Emmanuelle Seigner. Côté musique : Jenifer, Ibrahim Maalouf, Vladimir Cosma, Slimane, Amel Bent, Cali, Stomy Bugsy, Shy’m, Marc Lavoine. Côté humour : Elie Semoun, Franck Dubosc, Kev Adams. Côté télévision : Stéphane Bern, Julien Lepers, Jeremstar, Benjamin Castaldi, Jordan de Luxe, Harry Roselmack, Christophe Beaugrand. Coté mode : Laëtitia Casta, Jean-Claude Jitrois. Côté sport : Marie-José Pérec, Teddy Riner. N’en jetez plus.
Voilà pour les paillettes – on ne se refait pas, et Omar Harfouch n’en a cure. Mais si le millionnaire a fait chauffer son carnet d’adresses, c’est parce qu’il n’oublie pas d’où il vient, où il est né – un Liban alors en pleine guerre civile –, ni le monde dans lequel il vit aujourd’hui, déchiré de toutes parts. Ce pourquoi Harfouch a tenu, pour célébrer cette paix qui lui tient tant à coeur, à convier également des représentants de plusieurs religions, à l’image de Yonathan Arfi, le président du Crif, ou de l’imam Hassen Chalghoumi. Tout un symbole. Avaient aussi fait le déplacement le prince Joachim et la princesse Yasmine Murat de Ponte Corvo, la princesse Maria Pia Ruspoli ainsi que l’ancien ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy.
L’émotion au rendez-vous
Convier tout ce beau monde était une chose. L’impressionner, une autre paire de manches. L’émouvoir, un véritable défi. Un défi auquel s’est, après avoir été introduit sur scène par sa fille, Najwa Harfouch, attelé avec maestria le pianiste. Accompagné de l’orchestre symphonique Béziers Méditerranée, Omar Harfouch a enchaîné les compositions de son cru – Fantaisie orientale, Save one life you save the humanity, Beyrouth ne meurs pas, Concerto pour la paix –, émaillant la soirée de prises de parole remarquées. Ici, faisant rire la salle en invitant les personnalités présentes à faire la paix entre elles ; là, arrachant même aux plus endurcis une larme, à l’évocation de son enfance dans un Liban ravagé par la haine et la folie des hommes.
Sans jamais se départir de cette gentillesse presque candide qui le caractérise, le pianiste a profité d’être au centre de l’attention pour inviter tous les décideurs présents à trouver, « quelle que soit leur appartenance politique ou obédience religieuse, (…) enfin le chemin de la paix ». Un appel aussi vibrant que sincère, chaleureusement applaudi par les 1 700 spectateurs présents qui se sont, à l’unisson, levés pour féliciter le pianiste et son orchestre, exigeant plusieurs rappels. Ce n’est qu’après avoir obtenu satisfaction, ainsi que la promesse d’un nouveau rendez-vous musical l’année prochaine, que le public s’est enfin levé et dispersé dans les rues du Triangle d’or. Où, une fois n’est pas coutume, flottait en cette nuit de septembre comme un parfum d’harmonie, de concorde, de pardon. De paix, tout simplement.