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Coronavirus : Panama, des jours de sortie différents pour les hommes et les femmes

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Au Panama, après la fermeture des frontières, l’arrêt des écoles et un confinement obligatoire avec des autorisations de sorties (deux heures maximum par jours), les mesures préventives ont pris depuis le mercredi 1er avril une nouvelle tournure. En effet, les jours de sortie au cours de la semaine sont désormais répartis en fonction du sexe des habitants.

Des mesures renforcées

Sur une population de 4 160 016 habitants,  le pays compte à ce jour 1 317 cas confirmés et 32 décès, chiffre actualisé toutes les 24h par l’Organisation Mondiale de la Santé. Même si les chiffres sont plus bas que dans d’autres pays, les initiatives du gouvernement ont changé le mode de vie des Panaméens qui ont désormais des jours spécifiques de sortie en fonction de leur sexe. Le lundi, le mercredi et le vendredi sont ainsi seulement réservés aux femmes qui sont autorisées à sortir pour faire des courses de première nécessité. Les hommes sont quant à eux libres de sortir le mardi, le jeudi et le samedi. En ce qui concerne le dimanche, il s’agit d’un jour « mort », c’est-à-dire que personne n’est autorisé à sortir. Mais pourquoi une telle distinction de sexe ?

Le ministre de l’intérieur Juan Pino s’est exprimé, « Ce confinement total n’a qu’un objectif : sauver des vies« . Le gouvernement renforce ses mesures, car selon eux, certains ne respectaient pas correctement le confinement obligatoire (France Info). C’est pour cela que « attribuer certains jours pour circuler aux femmes et certains jours pour circuler aux hommes » est le moyen le plus simple d’agir, a expliqué Juan Pino. De plus les contrôles de police sont renforcés depuis l’arrivée de cette nouvelle restriction.

Une discrimination face aux personnes transgenres

Crédits : Janeb13, Rainbow World Map / Pixabay

Mais qu’en est-il des transgenres face à ces nouvelles règles de déplacement ? De quoi choquer la communauté LGBT+ défendue par l’Association des Hommes et des Femmes Neufs du Panama (France Info). De nombreux citoyens ont peur des éventuelles arrestations, comme Ali qui est une personne transgenre avec une carte d’identité de femme. « Ma plus grande peur, évidemment, c’est les policiers, qui ne sont pas formés, ni sensibilisés à ce sujet et je ne sais pas quelle attitude ils vont adopter avec moi »,explique-t-il. Ricardo Beteta, président de l’association panaméenne (AHMNP), ajoute que les policiers « utilisent l’argument selon lequel Dieu a seulement créé Adam et Eve […] Alors, que fait une personne transgenre dans cette situation ? »

On peut donc se demander si de telles mesures seront efficaces. Elles risquent en effet de créer des altercations entre la population transgenre et les forces de l’ordre. Au Panama cette restriction sera en place durant au minimum 15 jours. Martin Vizcarra, le président du Pérou, a également mis en place une mesure identique, mais la fin est prévue pour le 12 avril.

Estas son las nuevas disposiciones para el tránsito de ciudadanos establecidas por el Gobierno para contener la propagación del COVID-19.7