Ceci échappe à une majorité d’entre nous, mais la plupart de nos achats ont une empreinte humaine nommée Slavery FootPrint (empreinte-esclave), calculée sur le même modèle que l’empreinte écologique. Savez-vous combien d’esclaves travaillent pour vous permettre d’acquérir les produits manufacturés disponibles à l’achat dans nos magasins ?
Nous pouvons calculer, à titre personnel, l’impact de notre mode de vie sur l’environnement (empreinte carbone), mais également celui sur la ressource eau (WaterFootPrint). Depuis quelques années, nous pouvons évaluer notre empreinte-esclave, une notion relativement peu connue du grand public. Celle-ci représente un indicateur qui détermine, selon notre mode de vie, combien de personnes exploitées travaillent pour nous et nos proches.
À l’origine de cette nouvelle opération Slavery FootPrint, un mouvement baptisé Made in a free world (fabriqué dans un monde libre) qui estime à 29 millions le nombre de personnes qui travaillent sous la contrainte, sans aucune rémunération (ou très faible), et ce sous l’autorité d’une personne que l’on pourrait qualifié de « maître ». En proportion, il y aurait 22% d’enfants et 55% de femmes, pour 23% d’hommes.
L’esclavage moderne est défini entre autres par le travail forcé, et il semble que les chiffres qui y sont liés soient sous-estimés. En effet, le travail forcé est moins visible que d’autres formes d’esclavage moderne telles que la prostitution contrainte. Selon le Global Slavery Index, ce serait 45,8 millions de personnes qui seraient soumises à une forme d’esclavage moderne, et ce dans 167 pays.
Calculer de façon personnelle son empreinte-esclave n’a pas pour but de culpabiliser, mais d’informer sur le sujet et sensibiliser le plus grand nombre de consommateurs sur ce genre de situation éthiquement inacceptable. De plus, il s’agit de les encourager à réclamer aux marques une transparence qui permettrait d’informer sur la façon dont les produits sont fabriqués.
La notion d’esclaves travaillant pour nous peut être mal comprise, mais il s’agit de comprendre la façon dont la mondialisation et le libéralisme ont contribué à créer des zones où des personnes sont exploitées pour créer de la richesse. Le site créé par le mouvement Made in a free world propose un questionnaire (11 questions en anglais) à propos de notre mode de vie, et ce afin de déterminer combien de personnes travaillent pour nous. Sont pris en compte la manière dont nous vivons (alimentation) et ce que nous possédons d’un point de vue matériel.
Alors, combien d’esclaves humains travaillent pour vous ?
Sources : ConsoGlobe – France Inter – Actinnovation