En Floride, vous pouvez être licenciés pour avoir parlé de « changement climatique »

« Réchauffement climatique » et « changement climatique », deux expressions qui, malheureusement, font partie de notre quotidien… mais pas pour tout le monde! En effet, depuis 2011, les personnels du ministère de la Protection de l’environnement de l’état de Floride aux États-Unis se sont vus interdire l’emploi de ces termes dérangeants dans leurs e-mails et dans les rapports officiels qu’ils rédigent, sous peine de sanctions.

Le Guardian vient de révéler le témoignage de plusieurs anciens employés du Ministère de l’Environnement de l’état de Floride, aux États-Unis. Une circulaire sans aucune équivoque : « Un avertissement nous a été donné concernant les mots réchauffement climatique et changement climatique, en conseillant de ne pas les utiliser ».

Tout a commencé lorsque le républicain Rick Scott fut élu gouverneur en 2011. Réélu en 2014, le politicien serait à l’origine de la censure des expressions, pensant lui que le changement climatique n’est pas causé par l’activité humaine malgré des preuves scientifiques évidentes. Et il ne rigole pas avec ça. En effet, les employés tentés d’enfreindre ces règles pourraient être licenciés. À la place, ils doivent utiliser des termes plus nuancés tels que « facteurs climatiques » ou « changements liés au climat ».

« Même le terme “hausse du niveau de la mer” n’a pas été autorisé, rapporte une autre employée. Il devait être remplacé par celui de “nuisance d’inondation” », alors que la Floride est un des états américains les plus vulnérables face à la menace de montée des eaux. Le niveau de la mer s’est élevé de près de 20 centimètres au cours des quinze dernières années.

Cité dans l’enquête, Harold Wanless, professeur de l’université de Miami, qualifie le comportement des autorités de « criminel », trouvant « absurde de nier l’utilisation du terme changement climatique ». « En Floride, il va être difficile de proposer une solution au changement climatique, si on ne peut même pas l’évoquer ».

Source : Le Monde