Les hommes politiques usent et abusent parfois des réseaux sociaux d’une manière généralement peu appréciée de la population. Une petite commune espagnole a décidé d’utiliser Twitter afin de mieux échanger avec les habitants, une toute nouvelle façon de communiquer.
La ville de Jun (environ 4000 habitants) est située dans une communauté autonome d’Andalousie, près de la ville de Grenade. Et pourtant, le maire de cette petite localité, José Antonio Rodríguez, possède un compte Twitter avec 300.000 abonnés, incroyable non ?
En réalité, la mairie de Jun expérimente depuis 2011 une nouvelle façon d’échanger avec les habitants. José Antonio Rodríguez lui-même, mais également ses 3500 administrés, possèdent un compte Twitter.
« Le citoyen qui a une question, une requête ou une réclamation la tweete au maire ou au personnel communal, qui s’occupera de régler le problème » indiquent William Powers et Deb Roy, deux chercheurs du Laboratory for Social Machines du Massachusetts Institute of Technology (MIT).
Il s’agit d’une méthode très intéressante, questionnant à propos du dialogue social souvent rompu entre les politiques et la population. Ceci permet également de rapprocher les habitants avec le personnel de la ville qui se trouve mobilisé lorsqu’une personne formule une requête sur Twitter. Voici l’exemple d’un étudiant signalant au maire un lampadaire cassé. Ce dernier prévient ensuite l’employé de la ville dont le rôle est de s’occuper de ce genre de travail.
« L’officier de police de Jun nous a dit qu’il recevait de 40 à 60 tweets par jour, du plus grave (il y a eu un accident de voiture) au plus banal (mon voisin chante tout le temps, faites-le taire s’il vous plaît). Il indiquait que le fait d’être accessible au public sur le réseau social avait ses inconvénients ; pour protéger sa vie de famille, il éteint son téléphone quand il rentre chez lui » a déclaré Deb Roy.
Le système en place depuis 5 ans déjà semble contenter tout le monde. La population est donc assurée de trouver un interlocuteur capable de répondre à ses besoins. Quoi qu’il en soit, la ville de Jun a réussi une prouesse à son niveau en donnant la preuve que la démocratie horizontale et participative est quelque chose de possible.