Pourquoi nos leaders politiques sont-ils souvent incompétents ?

Il y aurait énormément d’hommes incompétents parmi les décideurs. Les groupes de personnes confondraient compétence et confiance en soi quand il s’agit de choisir un leader. Ces idées sont soutenues par différentes universités et revues, pensant que les femmes ont un comportement décisionnel mieux adapté aux relations humaines dans le monde de l’entreprise.

« La principale raison du déséquilibre du ratio homme/femmes dans le management est notre incapacité à distinguer la confiance (en soi) de la compétence » explique Tomas Chamorro-Premuzic, professeur de psychologie des affaires à l’University College of London (Royaume-Uni).

Cependant, la réalité n’est pas aussi simple que la notion de plafond de verre stipulant que dans une structure hiérarchique, les échelons supérieurs ne sont pas accessibles à certaines catégories de personnes, des propos émanant de la revue américaine Harvard Business Review, appartenant à la Harvard Business School (HBS), une des écoles de management les plus réputées au monde.

Ainsi, les hommes seraient de meilleurs leaders, car le flou s’installe dans la perception des compétences et de la confiance en soi. Ce flou est orchestré par le fait que les hommes ont un « avantage », celui de pouvoir souvent faire preuve « d’arrogance, sous couvert de charisme ou de charme » comme l’indique Tomas Chamorro-Premuzic. Ces manifestations bien masculines représenteraient, d’un point point de vue perceptif, un « potentiel de leadership ».

Un groupe de personnes à qui l’ont confiera la tâche de désigner un leader aura tendance à choisir un homme égocentrique, narcissique et affichant un fort capital confiance, comme l’indiquait déjà une étude de l’Université d’État de l’Ohio datant de 2008.

La Harvard Business Review évoque également le célèbre psychanalyste autrichien Sigmund Freud, qui avait analysé la façon dont un groupe donne le pouvoir à un individu « admirable ». Sigmund Freud écrivait : « un groupe de personnes, les suiveurs, ont remplacé leur propre tendance narcissique par celle du leader. Leur amour pour lui est une forme déguisée d’auto-amour ou un substitut à leur incapacité de s’aimer eux-mêmes ».

Ceci est donc paradoxal, car, il apparait indispensable de faire preuve d’arrogance et de confiance en soi pour devenir un leader, mais ces « qualités » seraient inversement proportionnelles à la compétence réelle et au talent pur. Selon Tomas Chamorro-Premuzic, « la plupart des leaders de ce type échouent donc à moyen terme ».

Selon une étude menée en 2010 par la Société américaine de psychologie (APA), les femmes font en général preuve de plus d’intelligence émotionnelle et de considération pour l’autre, ce qui contribuerait à une bonne dynamique de groupe. Les stratégies de management adoptées tendraient vers une progression des compétences de toute l’équipe en général. Idéal lorsque l’on pense, à raison, qu’un dirigeant digne de ce nom devrait incarner la possibilité de fédérer une équipe autour d’un projet commun.

« En l’absence de véritable méthode pour évaluer les qualités d’un leader et ses réalisations, nous nous laissons aveugler par les parades des vantards » indique Tomas Chamorro-Premuzic, car selon lui, les récompenses de management sont décernées plus souvent à des gens qui savent se vendre, qu’à des décideurs plus altruistes et fédérateurs.

Sources : Le VifLe Figaro