Face à Big Brother, il offre 10.000 giga-octets de données déconnectées en pleine rue

Tout a commencé avec une idée originale fleurissant dans l’imagination d’un artiste berlinois, Aram Bartholl. Le concept était simple : cacher des clés USB un peu partout dans le monde dans des endroits accessibles à tous, dans les murs, sous les ponts, dans de vieilles cabines téléphoniques ou entre des marches d’escalier. Mais… pourquoi au juste?

Même s’il ne faut pas toujours chercher de raison à une œuvre artistique, celle-ci peut s’expliquer de différentes manières :

  • Premièrement, ces clés USB cachées autour du globe prennent un peu la suite des « dead drop spikes », ces tubes plantés dans la terre et qui servaient de point d’échange pour les documents confidentiels volés pendant la Guerre froide, principalement aux États-Unis. Dans la même idée, on se rappelle des « boîtes aux lettres mortes » pendant la Seconde Guerre mondiale pour les réseaux de résistance. Aram Bartholl a, en quelque sorte, développé la version 2.0.
  • C’est aussi un moyen pour l’artiste allemand de lutter contre la puissance du « Big Brother » ! Les données contenues dans ces « dead drops » (c’est à dire dans les clés USB planquées) sont déconnectées du web et ne peuvent être consultées que manuellement. Pour cela, il faut sortir l’ordinateur ou la tablette et se connecter sur place ; les emplacements des « dead drops » étant référencés sur le site de Aram Bartholl. Près de 1.400 emplacements existent déjà sur la planète, formant un gigantesque serveur mondial de 10.000 giga-octets non connectés à Internet.

Rien ne vous empêche de participer, vous pouvez créer dès aujourd’hui votre propre « dead drop » en cimentant une clé USB dans un coin. Ou alors, libre à vous de vous connecter à un emplacement déjà existant pour y récupérer ce qui vous intéresse et partager des documents qui pourraient intéresser d’autres internautes. Des centaines de personnes participent déjà au projet et se sont chargées de remplir ces « dead drops » de photos de week-end entre amis, des films, logiciels divers, manuscrits de roman jamais publiés, mais aussi parfois de virus très dangereux (de type Cheval de Troie). Votre participation sera toujours la bienvenue, mais n’oubliez pas d’être prudent !