Le printemps annonce l’arrivée des beaux jours, mais pas que. En effet, cette période marque également le retour du frelon asiatique. Un hyménoptère venu de Chine qui attaque les abeilles en les décapitant avec ses mandibules, avant de les emporter dans son nid pour nourrir ses larves. Si les apiculteurs mettent au point des pièges astucieux afin de remédier au massacre des abeilles, il semble que ces dispositifs restent inefficaces. Pire, ils favoriseraient même la survie des frelons les plus costauds.
La première reine de frelon asiatique (Vespa Velutina) a été importée dans un chargement de poteries venu de Chine en 2004. Sa population n’a cessé de croître depuis et a fini par coloniser plus 70% de la France en 10 ans. Seul problème, le frelon asiatique s’attaque violemment aux colonies d’abeilles, une espèce en voie d’extinction, pour nourrir ses larves lorsque les beaux jours arrivent.
L’abeille fait partie de l’un des mets les plus prisés du frelon asiatique. Il se place devant la ruche en vol stationnaire et attend les retours des abeilles chargées de pollen. Ensuite, il descend en piqué, la fait tomber au sol, lui flanque un coup de mandibules derrière la tête, puis la démembre et l’emporte vers son nid pour nourrir les larves. On estime qu’une dizaine de ces insectes suffit à anéantir une ruche tout entière.
Les pièges sont inefficaces
Mais alors que faire face à ce prédateur sans foi ni loi ? Si l’information n’a pas réellement fait écho dans les médias télévisés, sur internet, elle est assez largement relayée. Plusieurs sites dont We Demain nous propose même un tuto pour fabriquer soit même un piège à l’aide d’une bouteille en plastique. « Le modèle possède une « piste d’atterrissage », qui est plus adaptée au vol rectiligne des frelons qu’un simple goulot de bouteille. Mais surtout, il laisse la vie sauve à tous ses autres visiteurs. Suffisamment large pour les frelons asiatiques, son ouverture de 9 mm bloque les frelons européens afin de ne pas leur nuire. De même, sa « piste de décollage » permet aux petits insectes de s’en extraire facilement et une éponge en mousse les empêche de se noyer. Large de 5,5 mm, la sortie est quant à elle trop petite pour les frelons, mais suffisante pour permettre aux abeilles de s’envoler. »
Si l’idée semble bonne sur le papier, de récentes études nous prouvent l’inefficacité du procédé. Selon la Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles, à la fin du printemps, seules 6 fondatrices pour 195 nids ont été piégées en 2010. L’année suivante, les guets-apens avaient fait prisonnières 10 fondatrices pour 485 nids recensés ! Le syndicat qui assure toujours le suivi du frelon en Vendée explique désormais sur son site Internet que « la mise en œuvre d’un piégeage à grande échelle se révèle tout à fait inopérante » et appelle les particuliers, en dehors des apiculteurs, à éviter ces techniques.
Des solutions simples existent
Dans une ferme au Pays Basque, un apiculteur amateur a trouvé une solution adaptée pour lutter contre cet insecte nuisible. Voilà plusieurs années qu’il confie sa colonie d’abeilles…à des poules ! En repérant le battement d’ailes bruyant du frelon, la poule parvient à capturer le prédateur, devenu la cible du gallinacé. Au printemps, les poules attrapent les premières fondatrices qui sont en train de construire le nid de frelons. Résultat : les nids autour des ruchers sont avortés et les frelons ne s’y installent pas. Un apiculteur béarnais a également mis au point un dispositif moins radical, estimant lui que nous pouvons cohabiter avec le frelon asiatique. En plaçant des grillages tout autour de ses ruches suffisamment larges pour laisser entrer et sortir ses abeilles, l’apiculteur protège ses colonies du prédateur lorsque celles-ci se placent à l’entrée de la ruche, l’endroit préféré des frelons pour orchestrer leurs attaques.
Si vous découvrez un nid, ne vous en approchez pas à moins de cinq mètres et signalez-le à votre mairie ou aux pompiers. Le nid sphérique composé de différentes galettes de papier mâché peut atteindre jusqu’à 1 m de haut et 80 cm de diamètre. Il se différencie de celui du frelon commun par son entrée latérale, et non verticale à la base. On les trouve généralement dans les arbres jusqu’à plus de 20 mètres de hauteur.
Sources : We Demain – Le Nouvel Obs