Le temps où la France était un pays riche et prospère est-il révolu ? Peu à peu, le pays qui incarne le luxe, la lumière et la mode s’enlise dans une pauvreté qui touche une part sans cesse grandissante de la population. Les chiffres sont affolants et les compteurs sociaux explosent. Devra-t-on bientôt considérer la France comme un pays (de) pauvre ?
Une population de plus en plus pauvre
Selon l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques), il y a en 2012 près de 8,6 millions de pauvres (vivant en dessous du seuil de pauvreté, soit 987€ par mois). À cause de la crise économique notamment, le nombre de pauvres a augmenté et les enfants en sont les premières victimes. Le taux de pauvreté des moins de 18 ans est passé de 15,6% à 18,6 % entre 2008 et 2012 (selon un récent rapport de l’Unicef), ce qui signifie que 440.000 enfants sont tombés dans la pauvreté durant cette période.
Pour l’Unicef, l’existence de ces « enfants de la récession » est une conséquence de la crise financière. Il y a un effet de spirale : les enfants des parents au chômage doivent s’adapter à un nouveau niveau de vie, que ce soit par un changement de « régime alimentaire, par l’abandon du sport, de la musique ou d’autres activités » et cela « pour acheter des fournitures scolaires » peut-on lire dans le rapport. « C’est un véritable cercle vicieux. Un enfant dont les parents sont au chômage peut voir ses résultats scolaires baisser, ce qui génère un stress supplémentaire à la maison, et ainsi de suite. Plus longtemps un enfant reste piégé dans cet engrenage, moins il a de chances d’en sortir. »
Les associations comme les restos du coeur sont les premières spectatrices de l’aggravation de la pauvreté en France. Accueillant près de 960.000 personnes en 2012-2013, l’association a passé la barre historique des 1 million de bénéficiaires l’an dernier. De plus, la proportion de familles est colossale, s’élevant à presque 65% des bénéficiaires pendant la campagne 2012-2013, avec près de 40.000 nourrissons.
L’Unicef lance ce message comme une mise en garde : « l’absence de riposte audacieuse des États pourrait avoir des conséquences négatives à long terme pour les sociétés », notamment en terme de croissance démographique et de niveau de vie global. Des pays comme la France ont aujourd’hui les moyens de lutter contre la pauvreté pour la limiter, mais en seront-ils encore capables demain ?
Source : Unicef, Insee, Planetoscope