Après un vol de nourriture dans un supermarché, la cour d’appel la plus influente d’Italie vient de prendre une décision historique concernant le coupable qui n’est autre qu’un SDF tiraillé par la faim.
Que dire du fait de condamner une personne dans le besoin dérobant de la nourriture ? L’Italie a tranché et a décidé de ne pas inculper Roman Ostriakov, l’homme coupable d’un vol d’une valeur de 4,07 euros en saucisses et fromages dans un supermarché de la ville de Gênes en 2011.
Plus précisément, il s’agissait d’annuler une précédente condamnation à six mois de prison et à une amende. La cour d’appel ayant traité cette affaire a évoqué « un état de nécessité » concernant le délit commis par le prévenu. D’après le journal local La Stampa, la justice a fait « prévaloir le droit à la survie sur le droit à la propriété », une décision juste puisque « le besoin de nourriture est immédiat et indispensable ».
Il s’agit d’une décision historique, représentant également une avancée concernant l’aide aux SDF dont le nombre augmente en Italie, où près d’un tiers de la population vit proche du seuil de pauvreté. Dans ce pays, 615 personnes en moyenne franchissent ce seuil chaque jour.
Le Confcommercio, la confédération générale des entreprises, des emplois et des autoentrepreneurs italiens, annonce que les vols de nourriture à cause de la faim ont augmenté de 20% cette année. Cependant, le gaspillage des pays riches n’exclut pas l’Italie puisque chaque habitant gaspille environ 42 kg de nourriture en moyenne chaque année.
Le quotidien italien Corriere della Sera s’insurge du fait qu’une telle affaire eut besoin de passer trois degrés de justice, engendrant d’importants frais, avant de déboucher sur un abandon des poursuites. Dorénavant, les affaires de ce genre devraient être exemptes de procédures judiciaires longues, onéreuses et donc inutiles.
Sources : Konbini – 20 Minutes