Japon : les insultes en ligne sont désormais passibles d’un an de prison

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Crédits : AntonioGuillem / iStock

Il y a peu, le Parlement japonais a adopté une loi sanctionnant plus lourdement les insultes sur Internet. Cette mesure exceptionnelle fait suite à une histoire macabre impliquant une jeune influenceuse qui s’est donné la mort après avoir été victime d’abus sur les réseaux sociaux durant plusieurs mois.

Une mesure plus sévère

En 2017, une étude menée par les universités de San Diego et de Floride (États-Unis) a permis de conclure que les utilisateurs des réseaux sociaux ont 66 % de risques en plus de développer des symptômes dépressifs pouvant conduire au suicide. Dans ce contexte, il paraît donc important de lutter contre le harcèlement en ligne et autres abus du même type. Comme le révèle un article de CNN le 14 juin 2022, le Parlement japonais a ainsi adopté une loi pouvant potentiellement sanctionner les insultes en ligne d’une peine d’emprisonnement plus lourde. En effet, les coupables jugés pour ce délit sont désormais passibles d’une peine de prison d’un an maximum ou d’une amende de 300 000 yens, soit environ 2 000 euros.

Il s’agit ici d’un changement notable quant à la législation auparavant en vigueur qui prévoyait une peine de prison de seulement 30 jours maximum et une amende d’un montant équivalent à 70 euros. Toutefois, certaines personnes voient dans ce changement un moyen d’entraver la liberté d’expression, et notamment la critique des personnalités politiques du pays. À l’inverse, les partisans de la loi estiment qu’une réglementation plus stricte est nécessaire pour mieux lutter contre le cyberharcèlement. Évoquons tout de même le fait que la loi a été adoptée après qu’ait été ajoutée une disposition prévoyant un réexamen de cette dernière, et ce, trois ans après son entrée en vigueur. Ce laps de temps sera justement utilisé pour mesurer l’éventuel impact sur la liberté d’expression.

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Crédits : AntonioGuillem / iStock

Une loi plus précise sur le cyberharcèlement

Il faut savoir que l’ancienne loi concernait principalement la diffamation, à savoir rabaisser publiquement une personne en mentionnant des faits précis. Pour le ministère de la Justice japonais, la loi en question n’était pas assez précise concernant les actes relatifs au cyberharcèlement. Surtout, il manquait une définition stricte de la notion d’insultes en ligne. Ainsi, la nouvelle mesure bannit certains termes.

Enfin, l’apparition de la nouvelle loi fait suite au suicide de Hana Kimura en 2020 à l’âge de 22 ans. Cette influenceuse très populaire avait reçu de nombreuses insultes de la part des internautes durant les mois précédents son suicide, ce qui a suscité l’émoi dans tout le pays.