Généralement, les demeures ayant été le théâtre de meurtres ou de suicides sont le plus souvent évitées lors d’achats ou locations. Au Japon, une nouvelle tendance se dessine puisque ce genre de propriétés attire les personnes en difficultés financières.
Au pays du soleil levant, les logements ou locaux dans lesquels se sont déroulés des meurtres ou des suicides sont appelés « propriétés stigmatisées » ou encore « offres immobilières spéciales ». Ces propriétés sont louées ou vendues pour la moitié de leur prix habituel, une réduction importante popularisée par l’Urban Renaissance Agency et ses 750 000 agences immobilières éparpillées dans le pays.
Les avantages ne concernent pas seulement le montant du loyer ou le prix de vente, puisque le réseau d’agences propose également de supprimer les frais de renouvellement de bail ou encore les « pas-de-porte » dans le cadre de locaux commerciaux. Une initiative qui séduit les petites bourses et qui sera amenée à prendre de plus en plus d’importance dans le futur.
La loi encadre parfaitement cette pratique immobilière. En effet, selon la juriste Masaya Morita, la législation contraint les agences immobilières à indiquer sur leurs annonces si la propriété est bien « stigmatisée », et ce pendant une durée de 5 à 7 ans après les faits. Les agences sont dans l’obligation d’apporter au client diverses informations telles que la date et l’heure du décès, les circonstances de la mort, le lieu où le corps a été retrouvé, ou encore l’âge et le sexe du défunt.
Malgré le caractère macabre d’une telle acquisition immobilière, beaucoup de clients se montrent intéressés, alors que des améliorations se font sentir. Chizuko Kon, président de la société immobilière Mitsui Fudosan Co., Ltd explique : « Les techniques de nettoyage se sont améliorées, les odeurs et les taches disparaissent après un certain temps ». Ce genre d’actions contribue toujours plus à populariser de ce genre de logement, répondant à un besoin arrangeant à la fois les clients, mais également l’État japonais, ce dernier ayant peine à gérer le parc immobilier de 2,17 millions de logements publics, dont malheureusement la plupart sont aujourd’hui délabrés.
Sources : Nippon Connection
– Illustration : Frants Ouzov