Les conditions de vie déplorables des animaux au zoo de Surabaya, le « zoo de la mort »

À Surabaya, sur l’île de Java se trouve le zoo de Surabaya. Il est le plus grand zoo du pays, mais aussi probablement celui qui offre les pires conditions de vie pour les animaux. On l’appelle « le zoo de la mort », un titre malheureusement amplement mérité.

Construit au début du XXe siècle par les Hollandais, le zoo de Surabaya en Indonésie est aujourd’hui célèbre pour de bien tristes raisons. Vingt-cinq décès par mois, voici le bilan moyen de la mortalité chez les animaux pensionnaires de ce zoo, placés là pour divertir l’Homme. Des décès qui se déroulent en général dans d’atroces souffrances, comme ce fut le cas pour Kliwon, cette girafe morte en 2013 avec dans son ventre pas moins de 20 kilos de déchets plastiques… La bête se nourrissait de ce que lui jetaient les visiteurs.

Des conditions de vie infernales

Ce zoo a des apparences de véritable bagne pour ses habitants. Selon un rapport commandé par le gouvernement il y a deux ans, les morts à répétition du zoo de Surabaya seraient la conséquence d’un manque général de moyens, d’un problème de surpopulation, de la vétusté des locaux et d’un personnel négligent. Pour remédier à ces atrocités, un nouveau responsable a été désigné par le gouvernement, Tony Sumampouw, ramenant péniblement le bilan à 15 morts par mois.

Surpopulation et manque de moyens font vivre l’enfer aux animaux qui s’y trouvent. Selon Tony Sumampouw, « 180 pélicans sont entassés dans une cage grande comme un terrain de volley, 16 tigres sont cantonnés dans des cellules alignées comme dans un corridor pénitentiaire et les fauves doivent se dégourdir les pattes à tour de rôle. » Mais certains n’en ont même plus la force.

Un personnel aux activités douteuses

Entre négligences et mauvais traitements, il semble que le personnel ne voit en ces animaux que des sources de revenus supplémentaires. En effet, selon de nombreux témoignages, la viande des fauves du zoo est régulièrement vendue sur les marchés locaux, et à plusieurs reprises, les varans de Komodo du zoo — une espèce menacée et protégée — ont mystérieusement disparu. Ce reptile se vend au prix fort sur le marché noir.

Des pétitions pour en finir avec ces conditions de vie

Devant l’horreur que vivent les animaux qui peuplent ce « zoo de la mort », deux pétitions à l’échelle internationale circulent actuellement, avec pour objectif la fermeture définitive de l’établissement. Presque 700 000 personnes ont déjà signé l’une de ces deux pétitions. Voici les liens pour les signer à votre tour : Change.org et Peta.org

Pour conclure, je vous propose ce témoignage, certes assez ancien, mais toujours d’actualité de Damian Aspinall, fils d’un ancien grand propriétaire de zoos et qui lutte aujourd’hui contre le principe même du zoo :

« 80 % des animaux détenus dans les zoos n’appartiennent pas à des espèces en voie de disparition. Un véritable défenseur de l’environnement et des animaux ne veut pas de zoos. Il y a toujours cet argument de l’éducation, mais c’est un non-sens total. Il serait souhaitable que d’ici 20 à 30 ans les zoos disparaissent ou alors fassent un véritable travail de conservation en ne gardant que des animaux en voie de disparition.

Les zoos sont pris au piège, car ils ont besoin d’avoir du public sinon ils font faillite, et le seul moyen d’attirer les gens est de proposer toute une variété d’animaux. Mais si les zoos s’occupaient à faire ce qu’il y a de mieux pour les animaux, et non pas ce qui est le mieux pour les visiteurs, ils seraient très différents. Ces spectacles d’animaux dans les zoos me rendent malade, pour moi, un animal n’est pas là pour nous divertir. Nous sommes supposés être l’espèce intelligente, nous valons mieux que cette utilisation des animaux pour amuser nos enfants. Ce n’est pas juste. Nous devons reformater la mentalité du public et supprimer progressivement les zoos. Et le gouvernement a un rôle à jouer dans tout cela. »

Sources : gazettedebali, toolito