C’est à l’unanimité que le Sénat a voté, le 10 avril dernier, un amendement dans le projet de loi Macron visant à autoriser les supermarchés à distribuer leurs invendus alimentaires à des associations.
C’est sous les applaudissements de tous les sénateurs que cet amendement a été adopté au Sénat. Défendu par la sénatrice centriste Nathalie Goulet, il autorise pour les supermarchés (d’une surface supérieure à 1000 m²) la « [mise] en place d’une convention d’organisation de la collecte sécurisée des denrées alimentaires invendues encore consommables au profit d’une ou plusieurs associations d’aide alimentaire ». Une redistribution qui existe toutefois déjà depuis longtemps dans certains supermarchés.
Une excellente nouvelle pour des associations comme Les Restos du Coeur qui se réjouissent de ce nouvel amendement qui fait l’unanimité. Ou presque… parce qu’un amendement UMP similaire avait été refusé. Quoi qu’il en soit, pour qu’il soit définitivement validé, il doit encore être voté à l’Assemblée nationale. Près de 1.700 amendements ont été déposés pour cette loi dont l’examen durera donc jusqu’au 18 avril, suite à quoi elle sera votée solennellement le 6 mai prochain et pourra enfin être mise en application.
À noter que le député Frédéric Lefebvre (UMP) avait déjà déposé un amendement comme celui-ci à l’Assemblée nationale, mais il avait été refusé à la demande du gouvernement.
Beaucoup de gens commentent déjà cette décision sur les réseaux sociaux par « il était temps » et c’est vrai que le bilan du gaspillage alimentaire a de quoi faire froid dans le dos. La sénatrice de l’Orne, Nathalie Goulet, a elle-même déclaré que « chaque jour, 20 à 40 kg de nourritures sont jetés dans chaque supermarché », un chiffre d’autant plus terrifiant quand on sait que Les Restos du Coeur ont, cet hiver, nourri plus d’un million de bouches. Nathalie Goulet a ajouté qu’un élu de Courbevoie (dans les Hauts-de-Seine) avait déjà effectué une expérience de réutilisation des invendues alimentaires encore consommables. Celui-ci, Arash Derambarsh, a d’ailleurs déclaré à l’AFP que « c’est un travail de terrain fait à Courbevoie qui trouve son aboutissement au Sénat ».
Source : AFP