MalgrĂ© des votes en faveur de l’exclusion de la tauromachie des subventions agricoles europĂ©ennes, les Ă©leveurs de taureaux continuent de percevoir des aides dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC).Â
Des éleveurs toujours subventionnés
La politique agricole commune (PAC) de l’UE est depuis 1962 un partenariat entre le secteur agricole et la sociĂ©tĂ© ainsi qu’entre l’Europe et ses agriculteurs. Or, parmi les subventions dĂ©diĂ©es Ă l’élevage de taureaux, certaines bĂ©nĂ©ficient Ă la tauromachie depuis de nombreuses annĂ©es. Pourtant, des dĂ©putĂ©s europĂ©ens avaient votĂ© en 2015 un blocage de ces fonds. En 2020, les Verts et le Parti animaliste nĂ©erlandais ont Ă©galement poussĂ© le Parlement europĂ©en Ă donner son feu vert pour l’exclusion de la tauromachie des subventions agricoles europĂ©ennes, dont la fameuse PAC.
L’objectif Ă©tait d’Ă©viter que les Ă©leveurs de taureaux de corrida puissent continuer Ă percevoir des centaines de millions d’euros chaque annĂ©e. Toutefois, malgrĂ© ces votes, rien n’aurait rĂ©ellement changĂ© jusqu’Ă aujourd’hui. En effet, les Ă©leveurs obtiennent des subventions de la PAC en fonction du nombre d’hectares de leurs terres et non en fonction de leur rendement ou de la destination finale des produits. Autrement dit, dans le cadre de l’octroi des subventions, il est impossible de diffĂ©rencier les Ă©leveurs dont les taureaux finissent dans les arènes et les autres. La seule solution serait donc une rĂ©forme profonde de la PAC en ce qui concerne les dĂ©cisions autour de ces subventions.
La tauromachie perd du terrain depuis 15 ans
MalgrĂ© les subventions, la tauromachie est en dĂ©clin depuis une quinzaine d’annĂ©es. En effet, la crise Ă©conomique de 2008 avait dĂ©jĂ impactĂ© le secteur. En Espagne, oĂą les municipalitĂ©s subventionnaient les Ă©leveurs, la crise les a poussĂ©es Ă s’occuper de dossiers prioritaires. En 2007, pas moins de 3 651 Ă©vĂ©nements de tauromachie ont eu lieu contre seulement 1 553 en 2017. Il y a deux ans, la crise sanitaire en lien avec la Covid a par ailleurs contraint les arènes Ă fermer leurs portes et leur rĂ©ouverture en 2021 ne leur a pas permis de retrouver l’affluence de 2019. Pourtant, les toreros ont tout de mĂŞme perçu des aides mensuelles du gouvernement espagnol durant toute leur pĂ©riode d’inactivitĂ©.
Si en Espagne, la corrida est un phĂ©nomène autrement plus important et populaire qu’en France, les arguments des Ă©leveurs et des toreros sont les mĂŞmes. En effet, selon ces derniers, l’élevage des taureaux est moins coĂ»teux pour l’environnement que l’Ă©levage intensif de porcs ou de moutons. Autre argument : la mise Ă mort dans l’arène serait plus rapide et moins douloureuse pour l’animal par rapport aux abattoirs.
Rappelons tout de mĂŞme qu’en France, en 2016, le Conseil d’État a rayĂ© la tauromachie du Patrimoine immatĂ©riel du pays. L’association des villes taurines et l’Observatoire national des cultures taurines (deux organisations pro-corrida) avaient obtenu cette reconnaissance en 2011.