Mais pourquoi Greenpeace a-t-il largué d’énormes rochers dans la Manche ?

rocher greenpeace Manche
Crédits : Greenpeace

Il y a quelques semaines, Greenpeace UK a largué d’imposants rochers dans la Manche au large de la station balnéaire britannique de Brighton. L’objectif ? Stopper la pêche destructrice au sein d’une aire marine protégée.

Une barrière de rochers près des côtes britanniques

En 2019, le Parlement européen avait interdit la pêche électrique, une mesure qui prendra effet en 2021. Ce type de pêche au chalut est pour beaucoup considérée comme une pratique désastreuse pour les fonds marins. Néanmoins, les pratiques classiques de pêche au chalut sont quant à elles toujours autorisées. Dans une publication du 3 mars 2021, Greenpeace a ainsi relaté une de ses actions visant enrayer la pêche dans une aire marine protégée (AMP).

Depuis leur navire Esperanza, les militants de Greenpeace UK ont déposé une barrière de rochers à environ 50 km de la station balnéaire de Brighton. Le but était d’empêcher le chalutage sur environ 140 km² de fonds marins protégés. Désormais, les chalutiers n’osent plus œuvrer dans cette zone, au risque d’endommager leur engin de pêche.

Selon l’ONG, les chalutiers industriels ont passé plus de 3 000 heures à ratisser les fonds marins de cette aire marine protégée durant l’année 2019. Pour les militants, il était temps d’agir face à l’inaction des autorités.

chalutage de fond pêche
L’objectif des militants était d’empêcher le chalutage de fond pêche de l’aire marine protégée.
Crédits : Greenpeace

Des rochers n’ayant aucun impact significatif

Provenant d’une carrière du nord de l’Allemagne, chacun de ces fameux blocs pèse entre deux et trois tonnes. Ils sont faits de granit, un matériau inerte n’ayant aucune interaction avec l’eau, ni même le plancher océanique. Par ailleurs, si ces rochers ont vocation à entraver la pêche au chalut, ils n’empêchent aucunement la navigation. Greenpeace a en outre informé les autorités maritimes et les garde-côtes britanniques de son action et la position des rochers sera indiquée sur les cartes marines afin de garantir pleinement la sécurité en termes de navigation. Rappelons aussi que l’ONG a mandaté l’organisme scientifique indépendant allemand Biologische Gutachten und Umweltplanung (BioLaGu) afin de garantir l’absence d’impact significatif des rochers.

Enfin, un mot sur l’aire marine protégée dont il est question : la Offshore Brighton Marine Protected Area. Située à la frontière des eaux territoriales françaises, cette zone a été créée par le Royaume-Uni en 2016. L’objectif ? Protéger 862 km² d’habitat marin afin qu’il serve de refuge à de nombreuses espèces marines dont les étoiles de mer, les anémones, les coquilles Saint-Jacques, les vers marins, les bernard-l’hermite et autres éponges. Ces espèces représentent une importante source d’alimentation, principalement pour les marsouins et les dauphins, mais également pour d’autres animaux tels que les phoques, les aiglefins et un grand nombre d’oiseaux marins.