La dernière sorcière de Salem a été officiellement graciée plus de trois siècles après sa condamnation à mort grâce au travail d’une classe d’un Collège de l’état du Massachusetts.
Un contexte favorable aux fausses accusations
Une vingtaine de personnes (quatorze femmes et six hommes) a perdu la vie entre février 1692 et mai 1693 dans plusieurs villages du Massachusetts proches de Salem (aujourd’hui Danvers), dans les Treize colonies. Pas moins d’une centaine de personnes avaient également fait l’objet d’une arrestation durant cette série de procès pour sorcellerie très célèbre en Amérique du Nord.
Comme l’explique The Guardian dans un article du 27 mai 2022, une véritable frénésie judiciaire avait alors pris place sur fond de superstition, de puritanisme et de misogynie. Encore fragile, la colonie britannique sur le continent américain faisait face à la circulation de plusieurs maladies, à des inégalités sociales et aux risques d’attaques de la part des autochtones. Dans ce contexte, les habitants désiraient désigner des boucs émissaires.
Âgée de 22 ans à l’époque, Elizabeth Johnson Jr. faisait partie des condamnées à la mort par pendaison. Toutefois, le gouverneur royal du Massachusetts William Phips avait mis fin aux procès et avait permis de libérer les personnes emprisonnées, dont la jeune Elizabeth. Si elle a échappé à la mort, sa grâce officielle aura mis 329 ans à survenir.
Rétablir enfin la vérité
Comme l’indique le quotidien britannique, les législateurs du Massachusetts ont gracié la dernière sorcière de Salem le 26 mai 2022 grâce à une classe de troisième du collège de North Andover qui a lancé une procédure en 2021. Selon Carrie LaPierre, professeure d’éducation civique ayant accompagné les élèves, ils ont rédigé un projet de loi, ont écrit des lettres aux législateurs et ont fait eux-mêmes toutes les recherches. Ils ont également effectué des présentations et ont examiné le témoignage d’Elizabeth Johnson Jr.
La sénatrice démocrate de Methuen Diana DiZoglio a reçu les élèves et a examiné le projet de loi visant à innocenter la jeune femme accusée à tort à l’époque de sorcellerie. Elle a alors affirmé qu’il était impossible de changer les horreurs que les habitants de l’époque ont commises sur les victimes, mais qu’il était au moins possible de rétablir la vérité.
Enfin, il faut savoir qu’en 1712, Elizabeth Johnson Jr. avait demandé au tribunal du Massachusetts de reconnaître son innocence. Néanmoins, elle n’avait pas obtenu gain de cause. Plusieurs accusés (très peu) avaient donc été blanchis au moyen de résolutions législatives ultérieures, mais pas la jeune femme.