L’ONU publie un rapport fustigeant la situation des ouïghours en Chine

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Crédits : Uyghur East Turkistan / Flickr

Il y a peu, le Haut-Commissariat aux droits humains a publié un rapport pointant du doigt la Chine et le traitement des ouïghours dans la province du Xinjiang. Il y est question de possibles « crimes contre l’humanité ». Pour le gouvernement chinois, ce rapport n’est autre que de la propagande.

Arrestations et actes de torture

En 2019, nous évoquions le cas d’un poste chinois à la frontière avec le Kirghizistan. Celui-ci se situe dans la province du Xinjiang où se trouve la minorité ouïghoure musulmane. En cause, une sorte d’application secrète installée par les gardes-frontières sur le téléphone des voyageurs, ainsi qu’une numérisation de ces appareils. Ces manipulations donneraient accès aux SMS, e-mails, listes de contact et autres informations.

En Chine depuis plusieurs années, la situation des ouïghours est préoccupante. Or, l’ONU a publié un rapport sur le sujet le 31 août 2022 par le biais du Haut-Commissariat aux droits humains (HCDH). Or, cette parution a bien eu lieu malgré la pression exercée par certains diplomates chinois.

Selon l’ONU, des organisations humanitaires internationales ont témoigné de l’existence dans le Xinjiang d’arrestations arbitraires de nombreux ouïghours et surtout de torture dans des centres de rééducation. Si les soupçons concernant cette affaire existent depuis quelque temps, l’ONU vient tout juste d’y apporter un important soutien. De son côté, la Chine parle de désinformation et de propagande.

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Crédits : FroggyFrogg / iStock

Un contexte général de privation des droits

Si le rapport du HCDH accuse clairement la Chine, les fonctionnaires qui en sont à l’origine restent tout de même assez prudents dans leurs déclarations. Toutefois, ils relatent des témoignages de traitements pouvant aller jusqu’à la torture, ainsi que des récits de violences sexuelles dans des lieux que la Chine présente comme étant des centres de formation professionnelle. Le rapport indique que certaines femmes auraient été violées ou auraient subi des examens gynécologiques invasifs. Il est aussi question de femmes contraintes d’avorter ou de se faire poser un stérilet après avoir atteint le nombre d’enfants autorisé en Chine. Toutefois, les rédacteurs du document précisent qu’il est pour l’instant impossible de tirer des conclusions plus larges.

De manière plus globale, le document explique qu’au Xinjiang, plusieurs actes peuvent entraîner des conséquences graves. Citons par exemple le fait de porter un hijab, de fermer un restaurant pendant le ramadan ou encore de donner à ses enfants des prénoms à consonance musulmane trop prononcée. Le rapport évoque également la possible destruction de mosquées et de cimeterres musulmans. Pire encore, les ouïghours seraient contraints aux travaux forcés.

En somme, l’ONU estime qu’il existe au Xinjiang un contexte général de privation des droits. Or, ce même contexte serait le terrain de crimes internationaux et en particulier de crimes contre l’humanité. Enfin, si le rapport a eu recours à des mots forts, ce dernier n’a pas utilisé celui de « génocide » que les États-Unis emploient souvent afin de qualifier la situation dans cette région chinoise.