Pendant le confinement, les policiers exercent-ils une sur-autorité ?

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Récemment, un site a recensé de nombreux témoignages de plaintes. Suite au confinement, de nombreuses amendes ont été distribuées. Toutefois certaines paraissent incroyables quant à leurs raisons. Un sentiment d’injustice envers les citoyens, et de position de force des policiers que l’on peut questionner.

Des règles connues des citoyens

Des règles strictes sont présentes sur le site du gouvernement et doivent être respectées pendant le confinement. Les déplacements autorisés sont :

  • Pour aller au travail
  • Pour faire des achats de première nécessité
  • Pour aller en consultation chez le médecin
  • Pour motifs familiaux ( garde d’enfants, assistance aux personnes vulnérables )
  • Pour faire une sortie brève ( footing, marche à pied ) jusqu’à 1 km autour de l’habitat
  • Pour pallier aux soins des animaux de compagnie
  • Pour répondre à une convocation judiciaire
  • Pour faire des missions d’intérêt général sur demande de l’autorité administrative 

Toute personne qui ne respecte pas ces règles s’expose à une amende de 135 euros. Toutefois, on peut se demander quels sont les ordres exacts reçus par les policiers vis-à-vis des amendes à donner. En effet, qui juge de la nécessité de certains produits ? Par ailleurs, certains policiers n’abuseraient-ils pas de ce confinement pour exercer une « surautorité » ?

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Des contraventions plus qu’exagérées

Avec son site internet, un homme recense différents exemples d’interventions qui peuvent être contestables. Parmi elles, beaucoup d’amendes ont notamment été distribuées concernant les achats de première nécessité. On remarque ainsi une vive polémique autour de tests de grossesse, de serviettes hygiéniques, mais encore de gâteaux. Ces produits peuvent être achetés pendant l’unique sortie autorisée prévue à cet effet. En outre, les produits d’hygiènes restent des éléments indispensables pour les femmes. Certes, ce ne sont pas des denrées alimentaires, mais devons-nous vraiment justifier une utilisation comme celle-ci ? 135 euros pour acheter  le nécessaire hygiénique ou des gâteaux en plus de ses courses, c’est parfois le prix qu’ont dû payer des personnes interpellées par les forces de l’ordre.

Des interventions dénouées de sens

D’autres amendes ont aussi été distribuées lorsque le magasin ne se trouve pas à moins d’un kilomètre du lieu de résidence de l’habitant. Or, il est bien stipulé qu’il est nécessaire d’aller au magasin le plus proche. Toutefois, il n’est pas question d’un nombre de kilomètres. En l’occurrence, il est évident que tout le monde ne dispose pas d’un magasin en face de chez lui. La mesure restrictive au seul kilomètre autorisé fait référence aux sorties brèves pour nos animaux ou notre activité physique (attention à bien courir ou marcher sinon vous pourriez aussi être contrôlés). Selon Le Parisien, il est possible de contester sa verbalisation. Pour cela, il faut bien veiller à garder le reçu, la convocation, mais aussi le faire sous 45 jours.

Dans un autre registre, certaines interventions sont beaucoup plus violentes que d’autres. Aux Ulis (91), un homme de 21 ans exerçant en tant qu’agent logistique se serait fait tabasser par les forces de l’ordre sans même avoir pu expliquer sa situation. Un comportement inacceptable en 2020. Comment de tels actes, peuvent-ils être justifiés ? D’après ce même site, plusieurs cas similaires à celui de ce jeune homme ont été rapportés.

Ces interventions laissent donc planer un doute concernant les ordres peut-être trop vagues qui ont été donnés et qui laisseraient place à une certaine liberté des policiers envers les citoyens. Peut-être les mesures doivent-elles être clarifiées et justifiées précisément afin que tout le monde puisse les connaître et les faire appliquer à la lettre.