L’île de Porto Rico a une dette de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Il s’avère que les détenteurs de cette dette profitent des ouragans, notamment Maria, le dernier en date, pour s’enrichir toujours plus.
Porto Rico est un territoire non incorporé des États-Unis, c’est-à-dire qu’il ne s’agit pas d’un état américain. Peuplé par environ 3,5 millions d’habitants, ce territoire a été frappé par l’ouragan Maria le 20 septembre 2017 et dix-sept morts ont été déplorées. La situation était alors chaotique avec une longue coupure d’électricité plongeant tout le monde dans le noir alors que la moitié de l’île fut privée d’eau potable.
La situation ne s’est guère arrangée depuis et la reconstruction tarde à se mettre en place. En effet, les États-Unis ont pris une semaine avant de se décider à apporter leur aide et le président Trump ne s’est toujours pas rendu sur les lieux. Cependant, le pire est venu des créanciers de Porto Rico, détenteurs d’une dette publique atteignant plus de 70 milliards de dollars depuis plusieurs années. En mai 2017, le territoire avait déjà été déclaré en défaut de paiement.
Le fait est qu’après le passage dévastateur de l’ouragan Maria, les créanciers ont proposé de nouveaux crédits destinés à la reconstruction des infrastructures, ce qui a creusé encore plus la dette comme l’indique le quotidien The Intercept ayant révélé l’information. Les nouveaux crédits atteignent la somme d’un milliard de dollars et les créanciers ont également proposé un allègement de la dette de 150 millions de dollars sur la dette déjà en cours.
Selon The Intercept, « l’agence fiscale de Porto Rico a suggéré que c’était le profit plus que l’altruisme qui été le but réel de l’offre des créanciers » et a donc logiquement rejeté cette offre qualifiée de non viable. La nouvelle offre a été jugée pire que celle qui avait été faite par le même groupe de créanciers au milieu de l’année.
Voulez-vous en savoir plus sur la dette de Porto Rico ? Le Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM) donne la possibilité de prendre connaissance de l’historique de cette dette.
Sources : The Intercept — Basta !