Peut-être avez-vous déjà vu le film Combat de Maîtres, un film d’arts martiaux dans lequel Jackie Chan exerce une boxe étonnante. Mimant les gestes d’un homme ivre d’alcool, il s’agit d’un véritable style de kung-fu nourri par une légende passionnante !
Combat de Maîtres est un film hongkongais sorti en 1994 qui n’est autre que Drunken Master 2, la suite de Drunken Master ou 醉拳 (Zui Quan) en chinois, signifiant « le poing ivre ». Ce premier volet est sorti en salle à Hong Kong en 1978 et on y voyait déjà cette boxe décalée exercée par Jackie Chan.
Alors que beaucoup d’amateurs de films d’arts martiaux pensent que le Zui Quan a été inventé pour les besoins du cinéma, il s’agit en réalité d’une véritable discipline de kung-fu tout simplement inspirée des gestes effectués par une personne saoule. Il faut savoir que l’ivresse est un thème lié à la religion taoïste depuis l’antiquité et faisant l’objet d’une danse dédiée : le Zui Wu. Divers ouvrages chinois font état d’une forte présence sous la dynastie des Ming (1368-1644) ainsi que sous celle des Qing (1644-1912).
« Il existe différentes formes traditionnelles de boxe de l’ivresse : boxe des huit immortels ivres (zui baxian quan), boxe des ascètes ivres (zui luohan quan), boxe du fou ivre (zui dian quan), boxe du singe ivre (zui hou quan), boxe de la mante religieuse ivre (zui tang lang quan).
Certains de ces styles comportent des armes comme le bâton ivre (zui gun), le sabre ivre (zui dao), l’épée ivre (zui jian) et la lance ivre (zui qiang) », peut-on lire sur le site du Conservatoire des Arts Martiaux Chinois d’Aix-en-Provence.
Ainsi, chaque déclinaison de boxe de l’ivresse était censée représenter la personnalité de l’immortel correspondant parmi les huit immortels du panthéon taoïste. Il s’agit donc d’un style de kung-fu mimétique, tout comme les styles animaliers et chacun de ces mouvements a une signification martiale.
Les Huit Immortels légendaires(Crédit image : Chine Information)
Cette boxe de l’ivresse est encore transmise aujourd’hui bien que son développement soit très limité et les applications démontrées relèvent plus de la danse que de l’art martial. Reste qu’il s’agit d’un spectacle très beau à regarder, tant l’exécution des gestes traduit une dextérité sans faille de celui qui l’exécute.
Voici quelques vidéos montrant le Zui Quan :
Sources : Conservatoire des Arts Martiaux Chinois – Shaolin Federation