Peut-être signe que la guerre en Ukraine ne fait pas l’unanimité au sein même de la Russie, des personnes ont attaqué des bureaux servant au recrutement militaire à l’arme incendiaire. Ces derniers jours, pas moins d’une douzaine d’incendies ont été répertoriés dans plusieurs de ces établissements.
Sept cocktails Molotov contre un bâtiment
Le terme « voenkomat » est une contraction de « commissariat militaire » en russe. Au pays de Vladimir Poutine, 1 500 de ces structures héritées de l’Union soviétique assurent encore aujourd’hui le recrutement des militaires au niveau local. Les voenkomat ont également pour rôle de mettre à jour la liste des hommes que l’armée peut mobiliser à tout moment. Alors que le conflit en Ukraine se poursuit, plusieurs bureaux ont toutefois été la cible de cocktails Molotov, comme l’explique The Moscow Times dans un article du 11 mai 2022. Le quotidien russe évoque la fuite de deux hommes après une attaque à Nizhnevartovsk le 4 mai, en Sibérie occidentale. Disponible sur le réseau Telegram, la vidéo ci-dessous provient du média Baza.
L’attaque semble avoir eu lieu tôt le matin et aucun blessé n’a été déploré. Néanmoins, les coupables ont tout de même lancé pas moins de sept cocktails Molotov dans le bâtiment qui a évidemment pris feu.
Arrestations et autres attaques
Toujours selon le quotidien russe, il ne s’agit pas de la première attaque du genre depuis le début de la guerre en Ukraine le 24 février. En effet, les autorités ont rapporté des incendies dans cinq autres bureaux de recrutement. Par ailleurs, il semble que ces attaques coïncident avec le début de la saison annuelle de recrutement pour le service militaire. Rappelons au passage qu’en Russie, le service militaire est obligatoire pour une durée d’un an.
Selon un article publié par Le Monde le 18 mai 2022, la police russe aurait appréhendé deux suspects à Nizhnevartovsk avant de les placer en détention provisoire. Habituellement, ce type d’arrestation est largement médiatisée et mise en scène, mais cette fois, la discrétion a été de mise. En effet, aucun détail supplémentaire n’est disponible, mais si l’on se base seulement sur la vidéo, rien ne permet d’identifier clairement les coupables. Concernant les autres attaques, les assaillants restent introuvables, ce qui n’est pas surprenant au regard des lourdes peines encourues.
S’agit-il d’une campagne de protestation contre la guerre en Ukraine, contre le service militaire obligatoire ou contre l’armée en général ? Et combien de personnes ont participé aux attaques contre ces bureaux de recrutement ? Il est difficile de répondre à ces deux interrogations avec certitude.