La Russie menace de « reprendre » l’Alaska aux États-Unis

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Alors que la guerre en Ukraine dure depuis plusieurs mois, la Russie a proféré une menace à l’encontre des États-Unis. Celle-ci concerne l’Alaska, un immense territoire qui a été une colonie russe par le passé.

Une menace à peine voilée

Fin avril 2022, les États-Unis revoyaient à la hausse leur aide militaire et humanitaire envers l’Ukraine, toujours en guerre avec la Russie. Le président américain Joe Bidden affirmait alors que son pays se tiendrait sur le long terme aux côtés de l’Ukraine. Par ailleurs, nous évoquions également la volonté des États-Unis de fournir aux Ukrainiens des drones kamikazes Switchblade, un potentiel atout technologique supplémentaire.

La guerre se déroule aussi sur le plan économique, puisque de nombreux pays ont pris des mesures contre la Russie. Actuellement, il est question de geler, voire de saisir les avoirs russes à l’étranger. Néanmoins, ainsi que le rapporte un article publié par le Moscow Times le 7 juillet 2022, le président de la Douma (la chambre basse du Parlement) a intimé aux États-Unis de « bien réfléchir ».

Viatcheslav Volodine a en effet indiqué que les États-Unis doivent se souvenir qu’ils détiennent un « morceau du territoire russe » (l’Alaska) et a lancé la formule « quelque chose à reprendre ». La menace est à peine voilée et semble tout à fait réelle. En effet, il est actuellement question de l’organisation d’un référendum en Alaska pour que l’État américain rejoigne la Russie.

Poutine président russe
Le président de la Russie Vladimir Poutine et Viatcheslav Volodine, président de la Douma.
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L’Alaska a été vendu aux États-Unis

Ces déclarations de Viatcheslav Volodine ont visiblement réveillé des élans de patriotisme et de nationalisme parmi la population russe, comme en témoigne l’apparition d’une campagne intitulée « l’Alaska est à nous » sur les réseaux sociaux. Toutefois, il faut savoir que ce n’est pas la première fois que ce sujet est abordé. En effet, certains hommes politiques russes évoquent régulièrement la question de l’Alaska, et ce, depuis environ une décennie. Il est plus précisément question de la restitution de toutes les « propriétés russes », incluant celles de l’empire russe, de l’Union soviétique ainsi que de l’actuelle Russie. Ainsi, l’Alaska, mais aussi l’Antarctique (qui aurait été soi-disant découverte par les russes) ou encore Fort Ross, un comptoir russe éphémère du début du XIXe siècle dans le nord de la Californie, sont concernés.

Rappelons que l’Alaska a été découvert en 1741 par Vitus Béring, un marin danois au service de l’Empire russe. Plus tard, les Russes y ont établi des colonies de peuplement et la Compagnie russe d’Amérique a fait beaucoup de profit dans le commerce de fourrures jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Néanmoins, d’importantes difficultés financières ont poussé le Tsar Alexandre II à céder l’Alaska aux États-Unis pour la somme de 7,2 millions de dollars en 1867. À cette époque, la Russie craignait que la colonie soit envahie par les Britanniques dont la domination sur les mers du globe était sans égal.