Le tourisme provoque des scènes de violence sur les Massaïs en Tanzanie

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Crédits : jocrebbin/iStock

Plusieurs scandales souvent méconnus surviennent chaque année en Afrique. Par exemple, les gouvernements africains veulent parfois transformer certaines régions en parc national afin de favoriser le tourisme. Toutefois, cela entraîne l’expulsion de nombreux habitants. C’est ce qui se passe en Tanzanie actuellement avec le peuple Massaï qui subit une forte violence.

Des raisons économiques

Le gouvernement tanzanien souhaite délimiter des terres en tant que réserve de chasse. Cette zone mesurera 1500 km2 et permettra l’essor de nombreuses activités touristiques. Le gouvernement pense ainsi pouvoir organiser des chasses aux trophées, mais surtout des safaris. En effet, les touristes raffolent de ce genre d’activité et sont prêts à mettre beaucoup d’argent pour les réaliser. La Tanzanie voit donc ces terres comme une grande opportunité économique.

Toutefois, les Massaïs vivent dans la région depuis des siècles. Ils y cohabitent avec la faune et la flore environnante et savent protéger leurs terres. Ils ne veulent donc pas quitter leurs maisons et leur territoire, ce qui a créé un conflit avec le gouvernement. De ce fait, une violence inouïe a été utilisée envers les Massaïs.

Une forte violence

Le 8 juin, des milliers de Massaïs ont organisé une manifestation pour protester contre cette décision. Leur souhait était clair : ils ne partiront pas tant que le gouvernement ne reviendra pas sur sa décision. Cependant, la police a répondu par la répression. De là, une vague de violence a touché les différents villages locaux. La plupart des manifestants ont alors été la cible de coups de feu, d’attaques physiques… Aujourd’hui, le gouvernement nie qu’il y a eu blessés lors de cette répression. Pourtant, de nombreux blessés se seraient enfuis au Kenya afin d’obtenir une aide médicale. Une mort aurait également été confirmée.

Cette violence a entraîné la publication de dizaines de vidéos et photos sur les réseaux sociaux pour prouver cette attaque meurtrière. Toutefois, après avoir pris connaissance de cette fuite sur les réseaux, les forces de l’ordre ont réalisé du porte-à-porte afin d’arrêter les personnes ayant participé à cette diffusion massive. Un homme âge de 90 ans aurait même été battu par la police parce que son fils avait publié l’une de ces vidéos. Cependant, ce n’est malheureusement pas la première fois que ce type d’acte se produit.

 

Un acte récidiviste

Cela fait maintenant plusieurs années que les autorités tanzaniennes essayent d’expulser près de 70 000 Massaïs de ces lieux.

Ce n’est par ailleurs pas le seul pays où les habitants subissent ce type de pression de la part du gouvernement. Effectivement, la nature devenant plus belle sans la présence humaine, de nombreux chefs d’État ont déjà tenté de réaliser ces expulsions. Cela a été le cas notamment au Congo. Ce cas avait été pourtant plus largement médiatisé. En outre, une plainte portée par Survival International avait été déposée en 2018. Cette plainte avait provoqué une enquête dont les résultats avaient avéré un haut niveau d’abus et de violation de droits contre les Baka. Toutefois, force est de constater que cette enquête n’a pas permis de limiter ce type de comportement et que ces exclusions plutôt violentes sont toujours d’actualité en Afrique.