Un artiste s’engage en photographiant la misère des enfants travailleurs

Le photographe Akash, habitant du Bangladesh ayant reçu de nombreux prix pour ses photos s’est engagé contre le travail des enfants. Il a en effet pris des clichés d’enfants sur leur lieu de travail, près de machines bruyantes et dans la poussière. Par ces photos, il leur donne une voix, une revendication et affiche leur quotidien au premier plan du monde de la photographie.

Laisseriez-vous votre enfant travailler dans des conditions déplorables 12 heures par jour pour ne gagner qu’un dollar (par jour) ? C’est ce que font pourtant certains enfants du Bangladesh. Le photographe, Akash a pris des photos bouleversantes de leurs conditions de travail. Par là, il espère avoir un impact sur le monde et donner une voix à ceux qui n’en ont pas. Il s’exprime d’ailleurs ainsi :

« La photographie est mon langage, pour accéder, pour communiquer, pour identifier et en grande partie pour me faire entendre. Par la photographie, je jette seulement le langage du mon cœur sur le papier. La meilleur chose à faire quand on est un photographe, c’est de porter les expériences de ceux qu’on n’entend pas et d’amener leur identité au premier plan. C’est ce qui donne un sens et un but à ma vie »

Au Bangladesh :

13 % des enfants ont une activité économique selon les chiffres d’une étude de l’UNICEF sur les années 2005 à 2012. Ils effectuent ces activités souvent dans de mauvaises conditions, parfois risquant même leur vie pour un salaire compris entre 400 et 700 takas par mois alors qu’un adulte reçoit 5000 takas par mois. C’est l’équivalent d’un salaire de 6 à 10 dollars américains par mois pour un enfant contre 75 pour un adulte.

Dans le monde :

On compte environ 168 millions d’enfants qui travaillent dans le monde et un enfant sur six qui est soumis au travail à un âge ou celui-ci devrait être prohibé. D’après les estimations, 60 % des enfants concernés travaillent dans le domaine de l’agriculture. Une grande part du travail domestique est effectuée par les jeunes filles où elles sont particulièrement vulnérables à l’exploitation et aux abus sexuels.

En Asie pacifique, ce sont ainsi pas moins de 78 millions d’enfants qui sont soumis au travail. L’Asie a ainsi le plus grand nombre d’enfants qui travaillent, mais le pourcentage n’est pas le plus élevé. En effet cela correspond à 9 % de sa population alors que l’Afrique subsaharienne comptabilise 21 % de travailleurs enfants, c’est-à-dire 59 millions.

Les conséquences :

« Le travail des enfants laisse de graves séquelles chez les enfants et la société dans son ensemble. Les enfants travaillent aujourd’hui dans des situations dangereuses. Ils en garderont demain des traumatismes sur le plan physique, intellectuel, affectif. Leur vie d’adulte sera marquée par le chômage et l’illettrisme. »  Kofi Annan, Secrétaire Général des Nations Unies

La difficulté de l’activité et les mauvaises conditions de travail provoquent un vieillissement précoce, des maladies, la dépression, etc. De plus, le travail empêche souvent les enfants d’accéder à l’éducation. Une fois adultes, beaucoup souffriront d’illettrisme et du chômage ou auront un travail difficile et dangereux les maintenant dans la pauvreté. Le travail des enfants engendre la pauvreté qui l’a elle-même créé, c’est un cercle vicieux.

Sources : NDAwardl’OIT, Antislavery, UNICEF(1) (2)