Le tourisme de masse fait visiblement plus de mal que de bien à Venise, la cité millénaire. Ainsi, la municipalité a récemment pensé à une solution pour limiter le flux de touristes : leur faire payer une redevance en cas de visite pour une seule journée.
Faire payer les visiteurs d’un jour
En mars 2020, lors du confinement en lien avec la pandémie de Covid-19, les eaux des canaux de Venise avaient retrouvé leur clarté et leurs populations de poissons. D’une manière générale, la pollution n’est le seul problème qui touche cette ville. En fin d’année 2019, une incroyable marée haute a causé de terribles inondations. Rappelons au passage que Venise est bâtie sur 118 îlots et repose sur de nombreux piliers de bois. Celle-ci se trouve d’ailleurs à 1,30 m en dessous du niveau de la mer et s’est enfoncée de 30 cm en un siècle.
Le tourisme de masse (30 millions de visiteurs à l’année) est une des principales causes des malheurs de Venise. Comme l’explique Bloomberg, la municipalité a calculé que plus de 30 à 40 000 touristes visitant la ville au même moment est un seuil à ne pas dépasser. Ainsi, il est nécessaire de limiter le flux de personnes qui entrent dans la ville pour une journée. La solution imaginée serait de faire payer une redevance de 3 à 10 euros par personne. Cette mesure devrait être mise en place en janvier 2023.
Venise veut en finir avec le « tourisme de restauration rapide »
Les responsables de cette mesure sont actuellement en train de travailler sur les détails, notamment la manière de facturer et d’appliquer ces frais aux touristes. Toutefois, il faudra également désigner des points clés de la cité. La liste devrait comporter des lieux tels que le Grand Canal ainsi que les îlots périphériques de Burano, Lido, Murano et Torcello. Les détracteurs du projet estiment qu’il s’agit ici d’une nouvelle façon d’extorquer de l’argent aux touristes, mais ses responsables estiment qu’il s’agit avant tout de protéger Venise. Selon eux, la ville ne convient pas au « tourisme de restauration rapide ».
Il faut dire que cette ancienne cité et thalassocratie créée en l’an 421 est un véritable ciel ouvert. Or, avec le réchauffement climatique à l’origine de la montée des eaux et de plus fortes marées, le tourisme de masse est un des principaux fléaux à l’origine du déclin de Venise. Cette mesure vise donc à sauvegarder cette ville incroyable, si c’est toutefois encore réellement possible.