Voici la carte des villes imaginaires et leurs liens dans la vraie vie

À l’occasion du numéro de Libération dédié aux géographes, une carte des villes fictives a été élaborée, reprenant des archives dédiées au cinéma, à la télévision, aux jeux vidéo ou encore à la littérature.

La carte élaborée pour le quotidien Libération pour son édition d’octobre 2015 rassemble des villes imaginaires que les géographes ont placées aux États-Unis et en Europe dans leur totalité. Voici une sélection de villes, classées par domaine, ayant ont un lien avec des faits ou lieux bien réels.

Le cinéma

« Le film est né au moment de ma première vision des gratte-ciel new-yorkais en octobre 1924 », expliquait le réalisateur allemand Fritz Lang à propos de son film Metropolis sorti en 1927. Ce long métrage dystopique (contre-utopie) qualifié d’art déco, semble être une critique du monde post révolution industrielle, où en 2026, une classe d’élus confie à une large classe laborieuse, le maintient du fonctionnement de la ville, son cœur se situant dans les sous-sols : la célèbre « salle des machines ». Métro aérien, voitures volantes et présence de visiophone, ce film avant-gardiste a inspiré d’autres longs métrages tels que Blade Runner (1982) ou encore Le Cinquième Élément (1997).

Brantford est une ville imaginaire située dans l’état américain du New Hampshire. Il s’agit du théâtre du film Jumanji sorti en 1995 avec Robin Williams. Tourné principalement dans la ville de Keene dans le New Hampshire, Jumanji, titre du film, est un jeu de société mis en lumière après des décennies d’oubli, retenant prisonniers les joueurs. Une histoire romanesque où la ville fictive de Brantford, si paisible au début de l’histoire, voit ses attributs « ambiance Nouvelle-Angleterre » se détériorer pas la faute d’un nombre incalculable de catastrophes induites par le jeu de société magique.

« Gotham City, c’est Manhattan sous la 14e Rue, à minuit onze durant la nuit la plus froide de novembre », écrivait Dennis O’Neil, un des scénaristes ayant imaginé le personnage de Batman, accompagné de son acolyte Robin, alors qu’un des autres scénaristes, Neal Adams, y voyait plutôt une réplique de Chicago des années 30. Cette ville incarne les ténèbres, la nuit, mais également une verticalité oppressante par un nombre édifiant de grattes ciels aussi sombres les uns que les autres. Pour Libération, « Gotham est un cadavre exquis mêlant des morceaux de New York, Chicago, Pittsburgh, Londres, Tokyo et Hongkong. »

La télévision

Groville est la célèbre cité imaginaire de la « Précipauté de Groland ». Il s’agit ici d’une nation fictive, frontalière de 19 pays et deux villes françaises (voir carte). Groland est un journal satirique créé par l’humoriste français Jules-Édouard Moustic qui est apparu sur la chaine Canal + en 1992. Par exemple, les jours de la semaine ont été rebaptisés « lendi », « mordi », « credi », « joudi », « dredi », « sadi », et « gromanche ». Les « paysages » de Groville rappellent le nord de la France ou encore la Belgique.

Le « 742 Evergreen terrasse » de la célèbre ville de Springfield n’existe pas, tout comme la ville elle-même (bien que de nombreuses villes américaines portent ce nom), théâtre des aventures de la famille Simpson. Et pourtant, tous les lieux typiques de cette ville imaginaire ne changent pas au fil des saisons, par exemple le bar de Moe, l’école de Skinner, le mini-shop d’Apu, ou encore la centrale nucléaire de Mr.Burns. Si la ville des Simpsons existait vraiment, il ferait bon y vivre, en dehors du lac pollué à cause de la centrale et de l’incinérateur de pneus. Le quartier résidentiel de la famille Simpson n’est pas le seul lieu visible, puisqu’il y a un quartier juif, un quartier italien et même un quartier gay, en plus des spots naturels incarnés par les montagnes, un parc national, un énorme glacier, etc. La ville de ce dessin animé se laisse aller à être cartographié par les plus passionnés, voir l’exemple de cette magnifique carte interactive.

Les jeux vidéo

Liberty City est la ville d’une partie des volets de la mythique collection de jeu GTA (Grand Theft Auto). Remplir des missions pour le compte de mafieux ou barrons de la drogue dans un univers urbain rappelant fortement New York, ou rouler simplement dans son véhicule en observant les clins d’œil faits à la Big Apple, comme par exemple les grands écrans en façade de Star Junction (Time Square) ou la Statue of Happiness (parodie de la statue de la Liberté). Une immersion dans une jungle urbaine immense, bien que la carte couvre 9 km² seulement pour Liberty City contre près de 800 km² pour New York.

Hyrule est la cité imaginée par Nintendo pour sa série de jeux d’action-aventures autour des personnages de Zelda et Link. Voici le concept de la « cité médiévale utile » au milieu d’un univers rural sorti tout droit d’un conte de fée. Ah… Hyrule, son marché, son château, sa place du village, ses boutiques, ses poules errantes qui vous attaquent en masse si vous en molester une. Suivant les différents volets de la série, la ville d’Hyrule, centre de tout un monde imaginaire, est incarnée par le Village Cocorico, ou Mercantile.

Voici la carte du jeu The Legend of Zelda : A Link to the Past sorti sur la Super Nintendo en 1992.

La littérature

Les villes imaginaires en littérature sont légion, mais voici celle qui a marqué l’esprit des fans de Stephen King : Derry, une petite ville tranquille que l’on aurait placée dans l’état américain du Maine. Une peuplade fictive de 25 000 habitants que l’on retrouve mise en scène dans l’œuvre de Stephen King à plusieurs reprises : Ça — Il est revenu (1986), Sac d’os (1998), Insomnie (1994), Dreamcatcher (2001) et dans 22/11/1963 (Albin Michel, 2011).

Sources : Libération — Société de Géographie