Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a revu à la hausse ses estimations du gaspillage alimentaire mondial. En effet, les auteurs ont intégré les quantités de nourriture que gaspillent les fermes en plus de celles concernant la vente au détail et la consommation des ménages.
Un gaspillage plus important que prévu
Selon l’OMS, un dixième environ de la population mondiale était en situation de sous-alimentation en 2020, soit plus de 800 millions de personnes. Pourtant, le gaspillage alimentaire mondial reste un véritable fléau. Plusieurs raisons viennent expliquer ce gaspillage, comme la consommation des ménages et la manière de produire des industriels. Citons également les multiples invendus en raison des dates de péremption dans les magasins.
Dans un rapport publié en 2021, le Fonds mondial pour la nature (WWF) estimait qu’environ 931 millions de tonnes de denrées alimentaires sont gaspillées chaque année, au détail et à la consommation. Toutefois, ce rapport rédigé avec le groupe de distribution britannique Tesco a également ajouté les pertes qu’observent les fermes, soit 1,2 milliard de tonnes de nourriture par an. Ainsi chaque année, plus de 2 milliards de tonnes de denrées sont gaspillées à l’échelle mondiale. Cela représente 40 % de toute la nourriture produite et 10 % de l’intégralité des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’humanité.
« Nous savons depuis des années que les pertes et le gaspillage alimentaires constituent un énorme problème qui peut être minimisé, ce qui pourrait à son tour réduire l’impact des systèmes alimentaires sur la nature et le climat. Ce rapport nous montre que le problème est probablement plus important que nous ne le pensions », a déclaré Pete Pearson, responsable de l’Initiative mondiale sur les pertes et le gaspillage alimentaires du WWF.

La volonté citoyenne de changer ne suffit pas
Selon le WWF, certains lobbies et politiciens suggèrent d’augmenter la production alimentaire au sein de l’Union européenne afin de répondre à la crise mondiale. Néanmoins, cela ne ferait qu’empirer les problèmes déjà existants, surtout que malgré les idées reçues, l’UE ne nourrit pas le monde. Les auteurs du rapport pensent donc que le mieux à faire est de réduire les impacts sociaux et environnementaux de notre consommation alimentaire par le biais de décisions prises par la Commission européenne.
En effet, la Commission européenne devrait proposer un nouveau cadre législatif pour un système alimentaire durable en 2023. Or, il s’agira possiblement d’un tournant positif, évidemment dans le cas d’interventions stratégiques ayant pour but de remodeler le contexte des choix alimentaires. Selon le WWF, la volonté citoyenne de changer sa consommation est un levier, mais elle doit surtout s’accompagner de décisions fortes envers l’industrie dans son ensemble et à l’échelle globale.