Certaines zones du globe n’appartiennent à aucun État, lesquelles ?

Rockall terra nullius
Crédits : Geograph UK

Sur notre planète, une écrasante majorité de territoires se placent sous le contrôle des États. Toutefois, certaines zones sont considérées comme Terra nullius, c’est-à-dire n’appartenant à aucune entité. Toutefois, celles-ci peuvent être habitées.

La plus célèbre des terres n’appartenant à personne

Le terme Terra nullius est apparu pour la première fois à la fin du XIe siècle. Le pape Urbain II a employé cette notion afin d’autoriser les États catholiques européens à s’approprier des territoires appartenant à des non catholiques. Aujourd’hui, le terme désigne un territoire n’appartenant à aucun État.

La plus célèbre des Terra nullius est sans doute le Bir Tawil situé à la frontière entre l’Égypte et le Soudan. D’une superficie de 2 060 km², ce territoire est habité de manière non permanente. En effet, les tribus nomades Ababdehs et Bisharin s’en servent parfois comme zone de pâturage et de campement. Surtout, le Bir Tawil n’est formellement revendiqué ni par l’Égypte, ni par le Soudan, ni aucun autre pays. En 2014, un fermier américain avait créé une micronation sur le territoire de Bir Tawil. Cette affaire très controversée avait alors jeté un important coup de projecteur sur cette zone du globe.

bir tawil terra nullius
Crédits : Birtawill / Wikimedia Commons

Rockall et la terre Marie Byrd

Citons une autre Terra nullius très connue : la terre Marie Byrd, en Antarctique. Comme le Bir Tawil, cette région de 1,6 million de km² n’est revendiquée par aucun État. Il faut dire que l’Antarctique est d’un point de vue cartographique déjà « séparé » en sept territoires, chacun réclamé par tout autant de pays dont la France (Terre-Adélie), l’Australie, le Royaume-Uni ou encore, la Nouvelle-Zélande. Néanmoins, les débats ont été suspendus jusqu’en 2040 avec la signature du Traité de l’Antarctique en 1959. La terre Marie Byrd a des contours encore très approximatifs, se définissant par la barrière de glace de Ross et la mer de Ross à l’ouest, par la mer d’Amundsen au nord et par le haut plateau de la Terre d’Ellsworth à l’est. Inhabité, ce territoire a été parfois occupé, principalement par les États-Unis avec des camps et des stations de recherche scientifique.

Enfin, citons le cas de Rockall, un rocher isolé de 784 m² situé entre l’Islande, l’Irlande et l’Écosse. À l’inverse des deux territoires cités précédemment, Rockall a été revendiqué par plusieurs États, à savoir l’Islande, l’Irlande, le Royaume-Uni, mais également le Danemark. L’objectif était clair : acquérir les droits exclusifs d’exploitation du sous-sol qui contient notamment du pétrole et du gaz naturel. Cependant, la Convention des Nations unies sur le droit de la mer est très claire. Elle estime en effet que les rochers ne se prêtant pas à l’habitation humaine (ou à une vie économique propre) n’ont pas de zone économique exclusive (ZEE) ni de plateau continental.