À quand la fin de l’obsolescence programmée ?

Si l’obsolescence programmée est combattue par diverses initiatives, celle-ci reste une des dérives de notre société basée sur la consommation frénétique. Et si nous allions vers la fin de ce concept totalement déconnecté des réalités sociales et environnementales ?

« L’obsolescence programmée désigne l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise, notamment par la conception du produit, à raccourcir délibérément la durée de vie ou d’utilisation potentielle de ce produit afin d’en augmenter le taux de remplacement » définition issue de la loi de transition énergétique pour la croissance verte, en vigueur en France depuis août 2015.

La fondation nommée La Fabrique Écologique a récemment publié une note (en PDF) pour lutter contre ce qu’elle nomme très justement le « délit d’obsolescence programmée », et ce en proposant trois recommandations essentielles : permettre la disponibilité de pièces détachées, renseigner le consommateur sur la durée de vie des produits et intégrer des critères de durée de vie dans les éco-contributions que doivent payer les fabricants.

La loi Hamon du 17 mars 2014, une loi relative à la consommation, a permis d’allonger de 6 mois à 2 ans la durée légale des garanties protégeant le consommateur des pannes. Les fabricants sont tenus, durant cette période, de fournir des pièces détachées à tout réparateur qui en ferait la demande. La Fabrique écologique voudrait aller encore plus loin en étendant cette durée à 5 ou 10 ans, en indiquant que de nouvelles études économiques doivent être menées.

Cette loi laisse également apparaitre une obligation de communiquer une durée de disponibilité des pièces détachées, mais cette mesure ne s’applique qu’aux fabricants proposant de telles pièces de rechange, une chose inacceptable pour la Fabrique Écologique qui propose d’obliger les entreprises à afficher cette absence de pièces sur les produits en vente.

Concernant l’affichage de la durée de vie des produits, la loi Hamon n’oblige en rien, laissant le soin aux fabricants de l’appliquer ou non de leur propre chef. Là encore, la Fabrique écologique demande un changement d’orientation. En ce qui concerne les éco-contributions, cette fondation voudrait les revoir à la hausse en intégrant des critères relatifs à la durée de vie prévisible des produits.

« Celui qui mettrait sur le marché un produit à grande longévité ne paierait rien de plus, alors que celui qui mettrait sur le marché un produit à faible longévité paierait le maximum » indique Géraud Guibert, président de La Fabrique Écologique.

La note de la fondation est en ligne jusqu’à la fin du mois de novembre 2016, ne la manquez pas !

Dans le monde, de nombreuses initiatives tendent à faire face à l’obsolescence programmée, comme l’automobile Setsuna, le téléphone durable Phonebloks, le moteur solaire autonome inusable, ou encore des batteries 400 plus performantes que d’ordinaire involontairement créées.

Sources : Natura SciencesActu Environnement