Agro-alimentaire : voici ce que cachent les salades en sachet

La salade en sachet, c’est pratique ! Cependant, déjà rincée avant d’être placée dans un emballage plastique, celle-ci serait bel et bien synonyme de catastrophe, à la fois pour les consommateurs et l’environnement. Ce fait a été démontré par une étude menée par l’association de consommateurs UFC Que Choisir.

Du temps, on en gagne évidemment en achetant une salade toute prête en sachet. Mais à quel prix ? Le 12 août 2016, un groupe d’amis suisses a trouvé un rat coupé en deux dans une salade en sachet, mais ce type de mésaventure a été déjà vu avec pas mal d’autres produits alimentaires sous vide. Blague à part, le vrai problème se situe au niveau du rinçage de la salade avant emballage, selon une étude menée par UFC Que Choisir.

L’association de consommateurs estime qu’il y a un risque sanitaire et environnemental pour ce type de produit que les Français consomment à hauteur de 73.000 tonnes par an. Ce n’est pas vraiment étonnant dans la mesure où les salades en sachets représentent 40% des salades vendues en supermarché. De plus, pas besoin de la nettoyer une fois sortie du sachet puisqu’elle a été préalablement rincée de manière industrielle, mais en réalité, là est tout le problème. D’ailleurs, le magazine Femme Actuelle préconise un re-lavage de la salade en sachet, mais pourquoi ?

Pour comprendre, il faut se rendre compte du processus de rinçage en lui-même. Tout d’abord, pour rincer 1kg de salade, l’industrie gaspille une quantité comprise entre 20 et 30 litres d’eau, une pratique à des kilomètres de celle effectuée dans notre propre évier ! Un gaspillage accompagné d’un traitement chimique : les salades sont rincées avec une solution chlorée de type eau de javel. Officiellement, il s’agit d’éviter les contaminations bactériennes et autres proliférations de germes, mais officieusement, la pratique a pour but de prolonger les dates limites de consommation.

Les industriels indiquent que ce rinçage ne comporte pas de danger pour le consommateur. Cependant, il a été avéré que l’eau chorée entrant en contact avec la terre présente sur les feuilles de salade favorise malheureusement l’apparition de composés ayant un potentiel cancérogène : les trihalométhanes. Ces résidus peuvent donc se retrouver dans les sachets de salade, surtout si cette dernière n’a pas été assez bien rincée, en plus de se retrouver dans les eaux usées.

L’association UFC Que Choisir a donc effectué des tests sur différentes salades afin de mener son enquête en sélectionnant plusieurs marques. Au nombre de 28, ces salades en sachet ont été évaluées en prenant en compte les caractéristiques suivantes : qualité microbiologique et présence de nitrates, de pesticides, de résidus de chlore et autres.

Le résultat semble alarmant : 24 salades sur 28 comportent des résidus de chlore, tandis que certaines contiennent des nitrates et des pesticides. Une seule salade est vierge de tout produit suspect, issue de l’agriculture biologique. Il faut savoir que le chlore n’est capable d’éliminer que quelques bactéries, mais ne peut en aucun cas s’attaquer aux autres substances évoquées plus haut.

Gaspillage et pollution de la ressource eau, risque sanitaire sur les consommateurs et efficacité réduite, le rinçage industriel n’a rien pour lui, sauf le fait d’être plus économique pour les sociétés exploitantes. Cependant, il y aurait une dernière ombre au tableau : une perte en vitamines, et n’ayons pas peur de le dire, une perte importante de la qualité nutritionnelle de la salade.

Selon Felicity Lawrence, auteure britannique de best-sellers sur l’industrie agro-alimentaire et correspondante pour le quotidien The Guardian, affirmait dans Not on the label, paru en 2009, que le rinçage industriel était la cause de la destruction de certaines vitamines (C et E), mais aussi de certains antioxydants présents à l’origine dans la salade.

Ceci est une énième preuve que l’industrie de l’agro-alimentaire dans son ensemble est gangrénée par des sociétés ayant peu de considération pour les consommateurs et la planète.

Sources : Mr Mondialisation – Altermonde Sans Frontières