Arabie Saoudite : un jeune condamné à être décapité et crucifié pour avoir défilé contre le régime

Un homme de 21 ans a été condamné à la décapitation et à la crucifixion. Sa faute? Avoir participé à une manifestation contre le régime saoudien lorsqu’il avait 17 ans. Diverses ONG et hommes politiques montent au créneau afin d’obtenir une amnistie.

Ali Al-Nimr est un jeune musulman chiite vivant en Arabie Saoudite, un pays à l’extrême majorité sunnite. Selon Le Figaro, le jeune homme est le « neveu de l’un des plus fervents opposants au régime » en place dans ce pays. Nimr est détenu depuis 2012 et a été condamné à mort ce 27 mai 2014. La peine ayant été prononcée est inhumaine, puisqu’il sera décapité et crucifié.

« La cour semble avoir fondé sa décision sur des “aveux” qui, selon Ali Al-Nimr, lui ont été extorqués sous la torture et au moyen d’autres formes de mauvais traitements » explique Amnesty International dans une publication du 16 septembre 2015.

En effet, les ONG pointent du doigt la justice saoudienne qui n’aurait pas accordé à Ali Al-Nimr un procès équitable. Selon l’ONG britannique Reprieve, le jeune homme a épuisé tous les recours légaux possibles et l’exécution peut désormais intervenir à n’importe quel moment, et ce sans que la famille soit prévenue.

Un mouvement de contestation et de soutien a vu le jour, notamment sur Facebook où une page lui est consacrée, ainsi que sur Twitter via le hashtag #FreeNimr. En France, divers personnages politiques ont fait des déclarations pour dénoncer le régime saoudien, mais surtout obtenir sa clémence, alors que l’on est en période d’Aïd.

« La France est opposée à la peine de mort. J’ai toujours rappelé que cette position ne variait pas, ne connaissait aucune exception et que pour nous, tout doit être fait pour faire cesser ces exécutions partout, et notamment en Arabie saoudite » expliquait le président François Hollande à Bruxelles, à la sortie d’un Conseil européen sur les réfugiés syriens.

« Dans les pays musulmans, aujourd’hui c’est l’Aïd. Ce serait un grand acte de foi que le roi d’Arabie gracie ce garçon » déclarait l’eurodéputée Rachida Dati pour iTélé.

« En Arabie Saoudite, on compte une décapitation tous les deux jours. Qu’on puisse décapiter un jeune garçon et crucifier son corps parce qu’il a manifesté… la communauté internationale devrait agir de tout son poids pour que cette vie humaine soit préservée » indiquait le président du Modem François Bayrou sur France 2.

Il semble que l’urgence soit arrivée à son point culminant puisque l’exécution serait prévue pour le 24 septembre, soit aujourd’hui.

Sources : Amnesty International — Le Parisien — MetronewsLe FigaroiTéléFrance 2

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