Ce lundi 18 janvier 2016, le prix du baril de pétrole est brièvement passé sous la barre des 28 dollars, à savoir moins cher que le prix du baril lui-même. En 18 mois seulement, « l’or noir » a perdu 75 % de sa valeur.
Quand le contenant coûte plus cher que le contenu. Depuis l’été 2014, son plus haut niveau, le pétrole a perdu les trois quarts de sa valeur, soit 75 %, une chute historique sur un laps de temps si court. « Compte tenu d’une inflation cumulée de 558 % depuis 1973, au milieu du premier choc pétrolier, le prix actuel du baril est au niveau constaté en décembre 1973, soit 5 dollars » rapporte le site Les Échos.
Pour Patrick Artus, directeur de la recherche de la banque Natixis, c’est l’Arabie Saoudite qui est à l’origine de cette chute vertigineuse des cours et de l’excès d’offre. « Les dirigeants saoudiens cherchent désormais à maintenir les cours à la baisse pour des raisons géostratégiques. L’objectif serait ainsi de fragiliser leur ennemi iranien, mais aussi les Russes, afin de les pousser à se retirer de Syrie et d’Irak ».
Et le prix devrait encore chuter, les sanctions sur l’Iran ayant été levées, Téhéran entre sur le marché du pétrole alors que l’offre excède déjà la demande de 3 millions de barils par jour.
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Une aubaine pour les pays importateurs, une catastrophe pour les pays exportateurs et leurs fournisseurs. En effet, ces pays ont un « point mort budgétaire » (le niveau du prix du pétrole en deçà duquel leur budget public plonge dans le rouge) qui se situe au-delà du prix actuel du pétrole (28 dollars). Bien supérieur même, puisque pour la plupart de ces pays, ce « point mort budgétaire » se situe entre 80 et 120 dollars, selon une analyse de la Deutsche Bank.
Sources : lesechos, theindependant