Bayer-Monsanto : Les grands chefs français dénoncent l’invasion de l’agrochimie dans nos assiettes

Le rachat du groupe Monsanto par le géant Bayer n’a laissé personne indifférent, surtout pas les gardiens de la gastronomie. Ainsi, les grands chefs de la cuisine française publient une lettre ouverte « contre l’invasion de l’agrochimie dans nos assiettes ».

Cyril Lignac, Yannick Alléno, Yves Camdeborde, Christophe Michalak ou encore Thierry Marx, de grandes figures de la gastronomie française, ont réuni près de deux cents chefs pour témoigner de leur grand mécontentement dans une lettre ouverte. Objet de ce mécontentement, le rachat du groupe Monsanto par Bayer, et la menace qui plane sur nos assiettes. Ils lancent ainsi un appel à la responsabilité et à la prise de conscience collective.

« Lettre ouverte contre l’invasion de l’agrochimie dans nos assiettes » pointe l’ambition partagée par ces deux mastodontes des semences et des pesticides : contrôler toute la chaîne alimentaire, de la terre où pousse la semence jusqu’à l’assiette du consommateur, au mépris de la biodiversité et de la santé des populations. Publiée le 20 septembre dernier sur Atabula, site spécialisé sur l’actualité gastronomique, cette lettre exprime ouvertement de nombreuses inquiétudes : le soutien à la biodiversité, le respect de l’environnement et la santé des consommateurs.

Mais ce rapprochement est également source d’inquiétude pour les agriculteurs, « qui voient se limiter leur liberté de planter et cultiver telle ou telle semence. Demain, à cause des OGM, du Roundup et des différents produits chimiques sortis des usines, les diversités culturales et culturelles n’existeront plus. La nature vivante ne sera plus qu’un produit marketé, transformé, mutée au service d’un Léviathan » peut-on lire.

L’essence même du métier de cuisinier est bien entendu également au cœur des inquiétudes de ces chefs. « Sans un produit sain et de qualité, sans diversité des cultures, le cuisinier ne peut plus exprimer son talent créatif. Il n’est plus en mesure de faire son métier comme il l’aime et de le transmettre avec passion« . « Quant au paysan et à l’agriculteur, ils se transforment en simples exécutants d’un grand tout agrochimique qui les dépasse : des ouvriers à la solde d’une entreprise apatride, hors sol.« 

Pour consulter et signer cette lettre ouverte, cliquez ici.

Source