Des opérations policières semblent être destinées à filtrer la population fréquentant les plages touristiques de Rio. Sont-elles destinées à ne pas « assombrir » la carte postale des plages les plus célèbres du Brésil et du monde ?
Selon la presse locale incarnée notamment par le quotidien brésilien Extra, la police met régulièrement en place des opérations de filtrage à l’entrée de la plage de Copacabana, mais également celle d’Ipanema. Ces opérations policières semblent avoir un caractère discriminatoire.
En effet, la police se poste à l’entrée des tunnels qui mènent aux plages et ciblent les bus descendant des favelas. Certains autocars sont arrêtés et les jeunes emmenés au commissariat pour de simples contrôles d’identité. Ce genre de mesure n’a l’air de rien à première vue, mais le temps conséquent que ces prennent contrôles empêche les jeunes de se rendre à la plage, car souvent gardés dans une sorte d’abri, et ce dans l’attente qu’un membre de la famille viennent les récupérer.
Plage de Copacabana en 1974 — Crédit photo : Roger W (Flickr)Par exemple, le dimanche 30 août 2015, 165 adolescents des favelas ont été embarqués alors qu’ils n’étaient pas connus des services de police. Ils avaient chacun d’entre eux la particularité d’avoir la peau noire.
« Vous êtes innocent jusqu’à preuve du contraire. Si les jeunes commettent un crime, ils doivent être emmenés à un poste de police, et non dans un abri. C’est une sorte d’apartheid symbolique » explique Vitor Coff del Rey, jeune travailleur social pour l’organisation Educafro.
Sont visés par la police les habitants des favelas les plus pauvres, souvent accusés de vols sur les plages touristiques. Cependant, ces opérations arbitraires sont illégales, comme la justice brésilienne tient à le rappeler. L’image mixte des plages du Brésil véhiculée jusqu’à aujourd’hui semble bien loin.
Sources : The Independant – France Info – Global Voices
– Illustration principale : bisonlux