Casino en ligne : produit addictif et menace pour les établissements physiques

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Le 19 octobre dernier, le gouvernement a déposé un amendement au PLF (Projet de loi de finances) 2025 afin d’autoriser les casinos en ligne. Cette proposition a toutefois été écartée à la suite de la mobilisation des casinos physiques. Les casinotiers se sont défendus face aux plateformes qui menacent leurs activités, en rappelant notamment le caractère très addictif des casinos en ligne.

Mettre à portée de clic les machines à sous, la roulette ou encore le black jack. Tel était le souhait du gouvernement en légalisant les casinos en ligne. Mais face aux protestations des casinotiers, inquiets pour l’avenir de leurs enseignes, la proposition d’amendement a finalement été retirée. Les établissements physiques n’auront donc pas de concurrence sur internet. Enfin, pas d’ici quelques mois.

Bon nombre de directeurs de casinos ont exprimé leur soulagement, comme Michel Roger, qui dirige un établissement de Saint-Valéry-en-Caux (Seine-Maritime). L’enseigne est indépendante et appartient à sa famille depuis 1969.

L’ouverture des plateformes ligne aurait fait chuter le chiffre d’affaires du casino, et mis en danger les 50 salariés. « Le produit des jeux stagne depuis plusieurs années. Le point d’équilibre ne serait plus atteint du tout et ça serait d’autant plus compliqué pour un casino comme le nôtre qui fait partie des plus petits de France. Nous n’aurions pas eu les moyens de faire face à la concurrence », indique Michel Roger.

Selon les professionnels du secteur, les casinos terrestres permettent de créer et de maintenir un lien social important dans les territoires ruraux isolés. Jouer depuis un ordinateur, ou un téléphone portable, n’instaure pas d’échanges directs. Bon nombre de clients n’ont pas envie de digital, et affirment que les casinos ne se limitent pas au simple fait de miser de l’argent.

« Notre plaisir, c’est de faire un petit tour, de voir les personnes qu’on connaît et de prendre un petit café », précise Brigitte Baufour, une cliente. « On se distrait alors que sur internet on est seuls dans un coin, on appuie sur les boutons et puis c’est bon quoi. Ce n’est pas la même chose », assure un autre client, Philippe Neveu.

Au-delà d’une fonction sociale, les casinos rapportent également de l’argent aux villes dans lesquelles ils sont implantés. L’autorisation des plateformes aurait pu fragiliser toute cette économie. « Les casinos reversent 500 millions d’euros chaque année aux collectivités pour 1,5 milliard de recettes fiscales en tout. Il y aurait de gros impacts en matière de financement des collectivités, d’emploi mais aussi de jeu responsable, car on sait que le casino en ligne est le produit le plus addictif dans le secteur des jeux », souligne Clément Martin Saint-Léon, secrétaire général du syndicat des casinos de France et directeur général des casinos du groupe Barrière.

Dans les semaines à venir, des réunions seront organisées entre les parties prenantes pour évoquer une éventuelle légalisation du marché des casinos en ligne qui préserverait l’équilibre de la filière existante.