Politiques et Jedis en soutien aux accusés du procès des 1000 vaches

À Amiens a eu lieu ce 17 juin 2015, le procès de neuf militants de la Confédération Paysanne. Ce groupe de personnes est accusé d’avoir démonté une partie de la Ferme des 1000 vaches en 2014.

Un soutien populaire et politique

« Ramery en prison! » criait alors la foule comptant près de 3000 sympathisants qui se sont réunis afin de manifester leur soutien aux « 9 de la conf » et avoir des discutions à propos de l’avenir de l’agriculture en France. L’événement a été couvert par l’Alter JT.

José Bové a rendu un hommage à l’association NOVISSEN (NOs VIllages Se Soucient de leur ENvironnement). Jean-Luc Mélenchon a également évoqué la ferme usine et le productivisme agricole : « On est tous en lutte contre un modèle d’agriculture… » et indique que la Ferme des 1000 vaches est justement l’emblème de ce système. Il estime également, sans oublier d’évoquer la condition animale, que l’abandon des quotas et la production issue de la Ferme des 1000 vaches feront baisser les prix et mettra à mal les producteurs classiques.

Son propriétaire, Michel Ramery, est un entrepreneur nordiste (369e fortune de France), habitué des dérives de « l’agrobusiness ». Il a décidé ici de concentrer la production intensive de lait à la production d’énergie, à l’aide d’un méthaniseur agricole d’1,48 mégawatts. Cependant, l’impact sur le marché, la qualité des produits et la condition animale suscitent également l’indignation.

Le « procès des 1000 vaches »

Cette Ferme des 1000 vaches est située sur le territoire des communes de Buigny-Saint-Maclou et de Drucat (Picardie). Le projet existe depuis 2009, mais la première traite de lait n’a concerné que 150 vaches en 2014 au moment des faits.

De nombreuses contestations et manifestations (opération de blocage, sabotage, manifestations) ont eu lieu depuis 2012, jusqu’au 14 septembre 2014 où la police a délogé des militants de Confédération paysanne de l’entrée de la ferme et interpellé cinq personnes, conduisant au procès du 17 juin 2015.

Des révélations accablantes

En juin 2015, un employé licencié fait des révélations sur les mauvaises conditions imposées aux animaux traités (traites trop nombreuses, vêlages mal conduits et manque d’hygiène). Ces révélations ont étés publiées par ReporTerre ce 8 juin 2015.

« Cela fait longtemps qu’il y en a plus, on en est à 723 maintenant. Je le sais parce que c’est écrit sur le roto [l’appareil de traite – — NDLR] en fin de traite. » En effet, depuis 2013, les services administratifs ne permettent pas une capacité de plus de 500 vaches.

« Elles sont traites trois fois par jour, sauf les malades qui sont traites deux fois par jour. […] Ils disent que c’est pour éviter la saturation du pis. Parce que quand les pis sont pleins, la vache ne produit plus de lait. »

« Dans le troupeau, il y a au moins 300 vaches qui boitent. Elles sont fatiguées, maigres. Elles ont des ongles trop longs ou des sabots qui pourrissent. Elles marchent à longueur de journée dans leurs excréments. D’habitude, on nettoie tous les deux jours dans ce type d’élevage, là c’est tous les quinze jours. Les vaches sont sales. »

La veille du procès des « 9 de la conf », les J.E.D.I. for Climate étaient déjà à Amiens pour se mobiliser en faveur des accusés. Ce collectif est allé devant le ministère de l’agriculture pour demander la « relaxe pour les neuf de la conf », leurs « héros climatiques », et ce dans dans une ambiance ludique.

Sources : Alter JTReporTerreLibération