Les lycéens trichant au bac en France risquent des sanctions très embêtantes pour leur avenir. Cependant, en Chine, les candidats risquent dans ce cas précis une peine de 7 ans de prison ferme. Les épreuves se déroulent donc sous étroite surveillance policière.
Dans notre pays, une fraude au baccalauréat est synonyme au mieux, d’un simple blâme et au pire d’une interdiction définitive de passer des examens délivrés par l’Éducation Nationale mais également par les établissements publics de l’enseignement supérieur. Ce genre de sanctions peut remettre en question l’avenir professionnel des candidats.
Ce type de mesures dissuasives prend une tout autre dimension en Chine depuis que le gouvernement a voté une loi très répressive durant l’automne 2015, concernant le « gaokao », l’équivalent chinois du baccalauréat. Selon cette loi, la fraude à une épreuve du gaokao est un crime passible de prison ferme pouvant aller jusqu’à sept années. Le mardi 7 juin 2016, premier jour des épreuves du gaokao nouveau, les 96 centres d’examens ont été surveillés par 768 policiers en uniforme, une première.
« Ne croyez pas les groupes ou individus offrant de fausses aides à l’examen, vous serez piégé et vous risqueriez de le regretter toute votre vie » avait déclaré le Ministère de l’Éducation dans un communiqué dont le contenu a été relayé dans un article du New York Times.
Les 9 millions de candidats passant leur diplôme n’ont donc absolument aucun droit à l’erreur. Cette pression exercée est justifiée par le gouvernement puisque le gaokao détermine, plus qu’ailleurs dans le monde, le futur des jeunes. En fonction de leurs résultats, les élèves sont affectés dans des universités plus ou moins bien cotées et cela détermine clairement la qualité de leur perspective de carrière professionnelle. Les candidats ayant obtenu de mauvaises notes risquent de dégoter des postes assez peu enviés, et le simple fait de ne pas exceller est synonyme de nuisance pour la réputation de la famille. Concrètement, il est donc possible d’imaginer les conséquences d’une peine de sept années de prison : un véritable désastre.
Cependant, la loi en question n’emballe pas tout le monde. En effet, le New York Times a également recueilli les propos de Wang Yiran, un étudiant de première année à l’Université Yangtze :
« C’est tout simplement beaucoup trop sévère. À cause de la sévérité de la peine, personne n’osera plus dénoncer les tricheries. »
Cependant, certains y sont favorables, comme Bella Hou, une jeune de 19 ans étudiant à l’Institut de Technologie de Pékin. Celle-ci déclarait :
« Il est vraiment nécessaire d’éliminer la tricherie, car celle-ci affecte tout le monde. »
Le gaokao est vraiment important en Chine, à tel point que différents business existent, à la fois pour aider les tricheries et pour les combattre. Des sociétés se sont spécialisées dans le « soufflage » de bonnes réponses aux candidats en toute discrétion, alors que la corruption, très présente dans le pays, n’épargne pas les officiels de l’éducation, régulièrement soudoyés par des familles désirant vérifier les copies d’examens avant correction.
Des mesures à l’échelle de certaines provinces chinoises ont été prises ces dernières années, par exemple la mise en place de lecteurs d’empreintes digitales à l’entrée des salles ou encore l’interdiction des soutiens-gorge comportant des armatures en métal, soupçonnées d’être des systèmes de transmission. La ville de Luoyang s’est même équipée d’un drone dont le but est de repérer d’éventuels complices de tricheurs communiquant les bonnes réponses par radio depuis l’extérieur.
Sources : Le Figaro – Virgin Radio