Cette incroyable histoire s’est déroulée à Bahreïn, un petit état du Moyen-Orient proche de l’Arabie Saoudite. Un cabinet de recrutement a récemment organisé un concours permettant de gagner une employée de maison avant qu’un scandale n’éclate et que la justice s’empare de l’affaire.
Bahreïn est un minuscule état insulaire où vivent un peu plus d’un million de personnes. Ce pays assure sa sérénité depuis des décennies grâce au pétrole et il n’est pas rare que les foyers puissent se payer une femme de ménage. C’est dans ce contexte que le cabinet Al Hazeem Manpower a organisé un concours spécial relayé massivement sur les réseaux sociaux.
Il s’agissait de gagner une employée de maison sur Instagram, un premier prix « spécial ramadan » qui a fait éclater un véritable scandale dans le pays (voir ci-dessous).
(Crédit image : Al Hazeem Manpower / Instagram)Selon le quotidien britannique The Independent, les autorités de régulation du marché du travail (LMRA) ont pris la décision de retirer (temporairement) le permis de travail du cabinet afin de mener une enquête visant à déterminer si celui-ci est responsable de trafic humain de femmes venant d’Éthiopie, du Ghana et du Kenya.
Le cabinet a tenté de se justifier en disant avoir « immédiatement procédé aux changements nécessaires » après un « choix de mots malheureux ». Pour Ausamah Al Absi, directeur général de la LMRA, le fait que le cabinet organisait de telles campagnes publicitaires était « extrêmement offensant » et « irrespectueux », traitant les personnes comme des « marchandises ».
Bien que l’annonce du concours Instagram fût retirée, il faut savoir que sur sa page Facebook, le cabinet de recrutement propose encore des forfaits « à partir de 499 dinars bahreïnis » incluant une assurance anti-fugue ! Cette assurance promettait un dédommagement dans le cas où l’employée prendrait la fuite. D’autres offres permettaient un remplacement de l’employée en cas de maladie.
(Crédit image : Al Hazeem Manpower / Facebook) (Crédit image : Al Hazeem Manpower/Facebook)Malheureusement, si ce scandale a mis en évidence le cas de cette agence de recrutement, il ne s’agit pas d’une nouveauté. En effet, de nombreux travailleurs en provenance d’Afrique ou d’Asie travaillent à Bahreïn et dans d’autres pays de la région dans des conditions pouvant être qualifiées d’esclavage moderne. Il existe toujours ce que l’on nomme la kalafa, une sorte de système de parrainage des employeurs permettant aux travailleurs immigrés d’acquérir un permis de travail.
Pourtant le Bahreïn est le premier pays Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG) à abroger cette fameuse kalafa, abandonnée en théorie en 2009. Visiblement, il y a encore du travail pour faire respecter la loi !
Sources : The Independant – Huffinghton Post Maghreb – 8e étage