La chaîne de télévision britannique Sky News affirme avoir récupéré, ce mercredi soir, une liste de documents contenant les noms et informations de 22 000 djihadistes. Néanmoins, des doutes subsistent sur leur authenticité.
Des documents contenant des informations sur 22 000 djihadistes ont été remis en Turquie par clé USB à un journaliste de la chaîne de télévision britannique Sky News, par un ancien combattant repenti, souhaitant dénoncer l’« effondrement des principes islamiques ». Il affirme également que « cette organisation est une escroquerie, ce n’est pas l’islam », dans une vidéo à visage caché diffusée par Sky News.
Ces documents seraient des formulaires remplis par les aspirants djihadistes, comprenant différentes informations et une série de 23 questions. Parmi ces informations, en plus de l’état civil figureraient le groupe sanguin de chacun des aspirants, le nom de jeune fille de la mère, la profession, les compétences ou encore le « niveau de compréhension de la charia ». Selon RTL, plus de 500 Français figurent dans cette liste.
« Sky News a informé les autorités de cette prise », indique la chaîne sur son site internet. Sur Twitter, Richard Barrett, ancien patron du contre-terrorisme au sein du renseignement extérieur britannique, a qualifié le butin de « ressource inestimable pour les analystes ». Une fuite d’informations très importante qui « pourrait être un événement majeur », le plus important depuis le début de la lutte contre l’organisation djihadiste, si l’authenticité de ces documents est confirmée.
Car c’est bien là que des doutes subsistent. Des incohérences existeraient dans ces documents, repérées par le journaliste de France 24, Wassim Nasr et le chercheur Romain Caillet, avec notamment la mise en page des documents, au bas desquels figure habituellement un drapeau, ou encore certaines des appellations comme « direction générale dès frontière », étrange quand on sait que Daesh ne reconnaît pas de frontières.
Autre incohérence, le nom de l’organisation qui serait erroné, comme le souligne Mathieu Guidère, universitaire spécialiste du monde arabe et musulman : « Le nom de l’organisation est écrit de façon erronée. On a également la présence de deux drapeaux différents, dont l’un complètement inconnu de l’organisation. Ce qui laisse penser que ce document est probablement partiellement fabriqué, mais qu’il contient néanmoins des éléments véridiques qui pousseraient à lui donner de la crédibilité. »