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Entre 179 et 990 milliards d’euros, c’est le coût annuel de la corruption dans l’UE

Une toute nouvelle étude publiée sur le site Web du Parlement européen fait état du coût global de la corruption au sein l’Union Européenne.

La fourchette est large, mais la corruption présente en UE couterait chaque année entre 179 et 990 milliards d’euros aux États. Il s’agit du résultat d’une étude menée par le think tank RAND Europe publiée sur le site du parlement européen le 10 mars 2016, une information relatée par The Independent. Le document de 157 pages est disponible ICI (fichier PDF en anglais).

Le rapport se base sur trois différents types de scénario qui prennent en compte les coûts directs et indirects de la corruption dans l’UE. Ainsi, dans le meilleur des cas, le coût serait de 179 et 256 milliards d’euros par an. Par contre, dans le pire des cas, cette somme se situerait à 990 milliards d’euros chaque année, ce qui représente 6,3% du PIB de l’Europe des 28.

Cependant, la Commission Européenne publiait en 2014 un rapport anti-corruption évaluant les coûts de la corruption à environ 120 millions d’euros, ce qui reviendrait à dire que le récent rapport de RAND Europe contredirait celui-ci, et ce même dans le meilleur des scénarios possibles. Ceci peut s’expliquer puisque la Commission Européenne, qui avait déclaré que « le coût économique total de la corruption n’est pas facile à calculer », et n’avait pris en compte que les effets directs de la corruption, en considérant seulement les recettes fiscales, ce qui n’offre pas de bonnes perspectives d’analyse.

Selon RAND Europe, il faut non seulement prendre en compte les effets financiers directs de la corruption, mais également considérer les impacts sociaux et politiques. La corruption agit négativement sur l’application des lois et favorise les activités liées au crime organisé. L’étude stipule que les pays de l’UE les plus touchés par la corruption sont la Pologne, la Lituanie, la Croatie, Chypre et la Croatie, cette dernière étant le plus mauvais élève des 28 États membres.

Le think tank tente de proposer quelques solutions pour amoindrir la corruption, par exemple la création d’un ministère public européen affilié à l’Office de lutte antifraude de la Commission européenne (Olaf), ainsi qu’un élargissement du Mécanisme de coopération et de vérification déjà appliqué en Roumanie et en Bulgarie.

Ces deux mesures pourraient faire économiser près de 70 milliards d’euros par an, soit 8 % des coûts évalués de la corruption, une somme plus ou moins importante suivant le scénario de l’étude nous prenons en compte. Cependant, cela prouve tout de même que l’UE n’a pas été en mesure de proposer des solutions adaptées et efficaces face à ce problème récurrent.

Sources : The IndependentSlate – Médiapart