Covid-19 : par principe d’immunité collective, Helmut Marko a voulu contaminer ses pilotes de Formule 1

ferrari
Crédits : iStock

L’idée de Helmut Marko, responsable d’une équipe autrichienne de Formule 1, était de contaminer ses pilotes par le coronavirus afin de développer une « immunité collective« . Ce concept consiste à laisser son organisme s’adapter au virus pour qu’il développe une barrière immunitaire plus forte, et par conséquent qu’il soit moins vulnérable, voire totalement résistant lors des prochaines vagues. Les Britanniques ont eux aussi voulu adopter cette stratégie. 

Une idée qui « n’a pas été bien reçue au sein de l’équipe »

Crédits : Heimo Ruschitz, Helmut Marko Austrian 2016 / Wikipédia

C’est en effet cette stratégie que voulait adopter Helmut Marko face à ses jeunes pilotes (Challenges). Il a annoncé le 30 mars dernier sur la chaîne de télévision autrichienne « ORF » avoir pensé à « organiser un camp pour qu’ils soient infectés » et au repos, mentalement et physiquement, durant plusieurs semaines. La logique de H.Mark pourrait se résumer ainsi : plus tôt ils contractent la maladie et plus tôt ils seront guéris, étant donné qu’ils sont jeunes et en bonne santé. Par conséquent, ils auraient pu commencer la compétition sportive à la date prévue, bien que celle-ci a finalement été annulée face à la vague épidémique. Tous les autres événements sportifs sont également annulés ou ultérieurement reportés. C’est le cas des Grands Prix des Pays-Bas, de Monaco ou d’Australie.

Max Verstappen, un des pilotes de son équipe, était très effrayé à l’idée de contracter le virus. Mais le directeur d’équipe, Christian Hormer, assure que « l’idée de Marko […] n’a jamais été discuté ou présenté comme une suggestion ». Par conséquent, selon les diverses réactions des pilotes et du directeur, nous pouvons voir que cette « immunité collective » était un souhait personnel d’Helmut Marko et qu’il n’a finalement pas soumis l’idée à son équipe. 

Une stratégie reprise par le gouvernement britannique

À l’annonce de la propagation virulente du coronavirus à la mi-mars, plusieurs pays d’Europe comme l’Espagne, l’Italie, la France et la Belgique décident de fermer les écoles et certains commerces non essentiels. Cette décision à pour objectif de ralentir la pandémie et de désengorger les hôpitaux, tout en limitant les rassemblements pour éviter que les personnes fragiles soient atteintes.

Mais le Royaume-Uni avait décidé de jouer sur la différence en optant pour une autre alternative face au Covid-19 : le laisser se propager et jouer la carte de l’immunité collective. Selon P. Vallance, ex-chef de la recherche et du développement de GlaxoSmithKline, il faudrait que plus de la moitié de la population britannique (soit 60%) contracte le virus pour pouvoir parler « d’immunité collective« . Selon ce médecin, ce pourcentage doit être atteint pour une meilleure « efficacité » face à la prochaine vague de coronavirus. Néanmoins, la situation s’est rapidement dégradée. Le pays « est en état d’alerte » et c’est pourquoi Boris Johnson a décidé de mettre fin à ce stratagème en optant finalement pour une fermeture des écoles et de certains établissements. « Le pays compte à ce jour 22 454 cas de coronavirus » et environ 1500 décès.

Crédits : Donées issues du Centre Européen de Prevention des Contrôle des Maladies / Wikipédia

Le gouvernement britannique, sur le modèle des autres pays, a mis en place un confinement général d’au moins trois semaines qui sera éventuellement prolongé sur une période beaucoup plus longue. Mais pour ce qui est des établissements scolaires, ils n’ouvriront cependant pas avant la rentrée prochaine, en automne. Boris Johnson et son ministre de la santé Matt Hancock ont été récemment touchés par le coronavirus, ce qui crée un retournement de situation ; les deux hommes ayant beaucoup sous-estimé les effets du Covid-19, sont aujourd’hui contaminés !

Cette stratégie qui est loin de faire l’unanimité serait pour certains scientifiques l’une des seules qui pourrait contrer le Covid-19. Cependant, une question éthique se pose : faut-il sacrifier les plus vulnérables pour le bien de tous ? Pour Thomas Pradeu, philosophe des sciences, “L’immunité collective ne conduit pas à l’idée que les plus forts devraient l’emporter. Bien comprise, elle désigne le fait que je suis protégé par le groupe et que je le protège”. Voici une manière différente d’aborder la question…